Les parkings se réinventent avec la transition énergétique

11/12/2024 10:02 AM

Les parcs de stationnements sont au cœur de la réinvention de l’organisation urbanistique. Les économies de places et d’énergies que nous devons tous réaliser concernent aussi les parkings et notre façon de les utiliser. En ville, au vu du manque d’espace, c’est un impératif. Ici, nous évoquons les différentes utilités des parkings dans le cadre de la transition écologique voulu par le gouvernement. Leurs réaménagements sont de plusieurs ordres.

Les tonnelles photovoltaïques

On les voit apparaître depuis plusieurs années déjà. Les parkings à ombrières photovoltaïques répondent à l’obligation légale de placer des panneaux sur les parcs de plus de 1 500 m², sur au moins la moitié de leur superficie pour les parkings présents au 1er juillet 2023. Cette règle est stipulée à l’article 40 de la loi ApER et s’applique lorsque les contraintes techniques et économiques le permettent. En outre, si l’ombre des arbres couvre le parc à au moins la moitié de sa superficie, cette loi ne s’applique pas.

Chacun d’entre nous a pu remarquer la présence d’ombrelles à panneaux photovoltaïques, notamment sur les parkings des grandes surfaces, des zones d’activité ou des aéroports. En plus d’emmagasiner de l’énergie de façon écologique, elles sont très utiles pour le conducteur qui retrouve sa voiture moins brûlante que s’il l’avait laissée sous la lumière directe des rayons du soleil.

Les revêtements végétaux

Une loi nommée Alur et renforcée par la loi Résilience et Climat instaurent des règles précises pour favoriser une construction intelligente des parkings. Sous leurs normes, les bâtiments à usage commercial et logistique supérieurs à 500 m2, doivent avoir une partie de leur surface de stationnement perméable ou végétalisée. A Lyon, par exemple, le mur végétal qui entoure le parc de stationnement Perrache dépollue entre 70 et 99% de l’air environnant. Cette efficacité a été constatée par une étude scientifique.

Le revêtement végétalisé peut aussi se faire au sol. De nombreux parkings se font avec des dalles alvéolées qui permettent le drainage facile de l’eau de pluie vers le sous-sol. A travers ces alvéoles, l’herbe et la mousse poussent sans contrainte et absorbent une bonne partie des gaz polluants issus du pot d'échappement des voitures. 

Les matériaux recyclés

De plus en plus nombreux sont les projets de construction de parkings en matériaux recyclés. Le plus courant est de trouver des dalles en plastique recyclé et perméable qui offrent un revêtement du sol facile à installer, à retirer et qui favorise la pousse d’herbe pour absorber le CO2. La plupart sont fabriquées sans eau ni sable et seulement à base de déchets qui devaient être enfouis sous terre. Une start-up du Territoire de Belfort en est la conceptrice.

Autre initiative à petite échelle : des revêtements de parking à base de déchets plastiques issus de l’ostréiculture. Ainsi, en Bretagne, des premiers emplacements de parking ont été réalisés avec des dalles faites de poches et de collecteurs d’huîtres. Dans la même idée, des constructions faites en coquilles d’huîtres, de moules et de coquilles Saint-Jacques voient le jour en Occitanie, en Ille-et-Vilaine ou en Loire-Atlantique. Des parkings, des logements, mais aussi des luminaires, de la décoration, du mobilier sont fabriqués avec ce genre de matériaux.

Les parkings modulaires

Souvent aériens, les parkings modulaires ont l’avantage d’avoir un moindre impact environnemental. En effet, le fait de ne pas avoir à construire de fondations pour les mettre sur pied permet de limiter l’artificialisation des sols. De plus, ils ne s’étalent pas au sol mais sont installés sur plusieurs niveaux, ce qui limite l’impact sur le sol. 

Ils peuvent se transformer au cours de leur existence et se démontent pour être réutilisés ailleurs. Ils demandent bien moins de ressources et engendrent moins de déchets et de nuisances que les parkings traditionnels. Ils sont de plus en plus utilisés par les constructeurs et les localités. Ils sont pleinement associés à la conversion des constructions urbanistiques en conception intelligente et environnementale.