
Symonds démonte les « vœux pieux » d'un retour au moteur V10 : « Il ne doit pas s'agir d'un retour en arrière »

03/28/2025 01:05 PM
L’idée d’un retour aux moteurs V10 à la fin de la décennie – probablement 2028 ou 2029 – a ses partisans… mais aussi ses détracteurs. Si de nombreux acteurs ont montré leur enthousiasme vis-à-vis de cette potentialité, d’autres soulèvent un certain scepticisme depuis quelques jours. C’est notamment le cas de Pat Symonds, désormais consultant exécutif en ingénierie de la future écurie Cadillac, qui entrera en compétition en 2026.
L’ingénieur britannique estime que la Formule 1 ferait une erreur si elle décidait d’acter le retour aux V10 en abandonnant la nouvelle réglementation moteur qui doit être introduite pour la période 2026-2030, avec des V6 turbo hybride laissant une plus grande part à la puissance électrique. La FIA pourrait alors décider de prolonger la durée de vie des moteurs actuels pour directement passer aux V10 à moyen terme. Une décision qui, si elle est prise, ne sera pas sans conséquence selon Pat Symonds.
« Je pense qu’il y a beaucoup de vœux pieux. Avec autant d’investissements dans le moteur 2026, il serait négligent de gaspiller ces investissements, en particulier pour les nouveaux acteurs comme Cadillac, Audi et Red Bull Powertrains qui ont dû partir de zéro et produire un moteur qui a besoin d’une durée de vie raisonnable pour le rentabiliser », a prévenu le Britannique lors d’une table ronde organisée dans le cadre du BlackBook Motorsport Forum à Londres. Ce dernier estime que plusieurs motoristes pourraient se retrouver flouées. « Peut-être que [le moteur 2026] n’aura pas une durée de vie de dix ans, mais il est certain qu’il a besoin d’une durée de vie de plus de deux ans. Le risque, sinon, c’est qu’Audi dise simplement : ‘Ce n’est pas assez long, nous allons nous en aller’. »
La future Cadillac ne serait pas adapté aux moteurs actuels
Pat Symonds considère que la F1 doit s’émanciper des cycles de cinq ans concernant les réglementations sur les unités de puissance. Même s’il estime que les moteurs récents ont une durée de vie bien plus longue, il rejette les « idées folles » de continuer avec le moteur existant pour quelques années de plus avant un possible passage aux V10. « Audi ne peut pas faire ça. Nous (Cadillac) avons conçu une voiture pour un moteur Ferrari 2026. Nous soupçonnons qu’un moteur Ferrari 2025 ne serait pas adapté à cette voiture », a confié l’ex-directeur technique de la Formule 1, alors que le développement des monoplaces 2026 est à un stade déjà bien avancé. Par ailleurs, outre Audi et Cadillac, Aston Martin (avec Honda), Alpine (avec Mercedes) et Red Bull (avec RBPT Ford) doivent changer de motoriste en 2026.
Au-delà même des délais et des dates concernant l’arrivée potentielle de nouvelles motorisations, Pat Symonds assure que le retour des V10 n’est pas la solution idéale. Au contraire, le Britannique plaiderait plutôt pour un retour aux moteurs V8, qui étaient utilisés pour la dernière fois entre 2006 et 2013. « Je pense personnellement qu’un V10 n’est pas nécessairement un bon moteur de course. Un V8 l’est probablement plus. J’ai souvent l’impression que le V10 est en quelque sorte le résultat des discussions pour savoir si nous devons opter pour le V8 ou le V12. C’est une sorte de compromis typique issu d’un comité. »
« Nous ne reviendrons pas à un V8, un V10 ou un V12 comme c’était le cas il y a de nombreuses années, a conclu Pat Symonds, qui verrait d’un mauvais œil l’abandon des moteurs actuels. Nous avons beaucoup appris au cours des onze dernières années sur la façon de faire fonctionner ces moteurs de manière très, très économe, et nous devons continuer dans cette voie. Il ne doit pas s’agir d’un retour en arrière. Nous devons continuer à aller de l’avant. »
À LIRE AUSSI > Le retour aux moteurs V10 se précise du côté de la FIA : « C’est une option que nous évaluons »
The post Symonds démonte les « vœux pieux » d’un retour au moteur V10 : « Il ne doit pas s’agir d’un retour en arrière » appeared first on AutoHebdo.