Tesla va-t-il sauver Nissan ?

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Nissan traverse une crise marquée par des pertes financières importantes et des suppressions de postes. Après l'échec d'une fusion avec Honda, la marque tente de séduire Tesla et Foxconn pour assurer son avenir. Mais plusieurs obstacles rendent ce potentiel partenariat complexe, laissant planer le doute.

Une icône en péril

Depuis quelques années, Nissan tente de garder la tête hors de l'eau. L'agence de notation Moody's Ratings a tiré la sonnette d'alarme en abaissant la note de Nissan, un joli carton rouge pour les investisseurs. Les causes ? Une rentabilité qui fond comme neige au soleil, un flux de trésorerie négatif et des modèles dépassés. En 2024, le couperet tombe : Nissan perd plus d'argent qu'il n'en gagne, et ses voitures peinent à séduire. Pour tenter d'éviter la catastrophe, la marque a annoncé la suppression de 9 000 postes et la réduction de 20 % de sa capacité de production Ce mode "survie" ne suffit visiblement pas, puisque les ventes ont plongé de plus de 12 % en Chine et que la production a baissé de près de 15 %.

D'après le Financial Times, Tesla lorgne sur les usines américaines de Nissan. Une aubaine pour Elon Musk, qui pourrait y voir un moyen d'augmenter sa production sans casser sa tirelire. Le hic ? Ces usines sont taillées pour le thermique, ce qui n'a rien à voir avec le tout-électrique prôné par Tesla. L'idée semble séduisante sur le papier, mais la compatibilité industrielle reste un véritable casse-tête. Les analystes, eux, ne cachent pas leur scepticisme. Yasuhiko Hirakawa, de Rakuten Investment Management, ne voit pas ce que Nissan pourrait offrir à Tesla. Et il n'a pas tort : même Musk n'échappe pas aux vents contraires. Tesla doit gérer une situation délicate car le constructeur perd du terrain. Acheter des usines inadaptées alors que la maison brûle ? Le scénario est peu probable.

Un avenir incertain

Un temps, Nissan pensait pouvoir raccrocher Honda. L'idée ? Mutualiser les coûts et éviter le naufrage en fusionnant leurs efforts. Mais l'histoire s'est terminée avant même d'avoir commencé : conflits de pouvoir, visions opposées, bref, le projet a capoté. Nissan se retrouve donc isolé dans une industrie où la survie passe par des investissements colossaux. Et le temps presse. Sans Honda, la marque doit se tourner ailleurs. Certains misent sur une alliance avec Tesla, mais la piste la plus sérieuse vient de Foxconn. Le constructeur taïwanais, déjà impliqué dans la fabrication des iPhones, pourrait apporter du cash et une expertise en production. Le plan ? Tesla amènerait la technologie, Foxconn gérerait la fabrication, et Nissan sauverait les meubles en évitant de disparaître du paysage automobile.

Mais l'entrée de Foxconn dans l'équation soulève une autre question : la géopolitique. Le groupe est perçu comme trop proche de Pékin, ce qui fait grincer des dents à Tokyo. Pour éviter une crise diplomatique, l'idée serait que Foxconn prenne un rôle discret, en simple investisseur minoritaire, tandis que Tesla mènerait la danse. Une solution habile pour attirer des capitaux sans céder le contrôle de Nissan. Reste à voir si ces plans verront le jour. Pour l'instant, Nissan s'accroche à des rumeurs et des spéculations qui, certes, font grimper son action en Bourse, mais ne règlent rien sur le long terme. Entre l'incertitude des investisseurs, la méfiance de Renault – encore un important actionnaire – et l'instabilité du marché automobile placent Nissan dans une position très précaire, où la moindre décision peut faire basculer son avenir, bien loin d'une relance éclatante...

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