Parlons MotoGP : Des pilotes absents ?

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L'année dernière, j'avais dédié plusieurs articles à la réalisation du produit MotoGP, un sujet très important à notre ère, tout autant que les performances des pilotes. À l'heure des angles de caméra toujours plus fous et des onboards toujours plus immersifs, je trouvais que DORNA pêchait un peu en comparaison avec d'autres promoteurs. C'était particulièrement criant lors du Grand Prix des Pays Bas 2023, où il fut nécessaire de retrouver les images de sécurité pour assurer que Brad Binder était réellement sorti dans le vert à quelques longueurs de l'arrivée. Qu'en était-il en 2024 ?

 

Du mieux

 

L'absence d'articles de ma part l'année passée concernant cette problématique est finalement assez révélatrice : oui, il y avait du mieux. Plus jamais les caméras CCTV ne furent réquisitionnées pour attribuer une pénalité, et contrairement à 2023, nous n'avons, je crois, manqué aucun moment marquant ou chute importante pour la narration d'une course. En effet, une représentation sportive est semblable à une histoire : certains réalisateurs décident de plus ou moins s'impliquer dedans, en choisissant tantôt des plans larges pour laisser le sport faire son show (la Premier League en Angleterre, par exemple), tandis que d'autres, préfèrent les plans serrés qui ajoutent du drame, de la personnalité, du suspense (comme en Ligue 1). Le tout est de trouver le bon compromis.

 

Pedro Acosta était sous le feu des projecteurs, et pas qu’au Qatar. Photo : Michelin Motorsport

 

Avec l'arrivée de Liberty Media, on sait que ce pan assez méconnu des fans mais néanmoins très important pour notre appréciation du sport devrait changer. Les équipes, dirigées, d'après mes recherches, par l'Espagnol Sergi Sendra, sont très compétentes, parmi les meilleures du monde. Sendra est en charge de réaliser et de nous livrer le programme MotoGP depuis 26 ans, et de tout ce qui gravite autour du live international. En plus de cela, il est également head of global technology, intitulé vaste s'il en est, qui pourrait se traduire en « chef de la technologie » pour DORNA Sports.

La saison passée était mieux filmée que la précédente, il n'y a pas eu de pilote disparu (une pensée pour Miguel Oliveira à Misano en 2021, dont on a jamais su ce qu'il lui était arrivé), de coupures intempestives, de plans ratés. C'était carré, beaucoup mieux, à mon sens, qu'en 2023. Cependant, il y avait aussi une différence majeure, qui était visible au début du championnat.

 

Un parti pris ?

 

Je ne sais pas si vous avez eu cette impression – car il ne s'agit là, peut-être, que d'une impression –, mais je crois que jamais nous n'avions autant vu ceux qui jouaient la victoire, et aussi peu les autres. Au Qatar, ceci m'avait frappé. Les caméras étaient toujours braquées sur les trois premiers, Marc Marquez, et Pedro Acosta. J'en venais même à me demander si, au vu de l'engouement qu'il générait, le rookie espagnol n'avait pas son temps d'antenne dédié, un peu comme peuvent parfois le faire certains diffuseurs de football lorsqu'un joueur va prendre sa retraite. Toute la première moitié de saison, j'avais l'impression de ne voir que Bagnaia, Martin, Marquez, et Pedro Acosta, où qu'il soit.

Il me semble que ceci s'est atténué par la suite – où peut-être m'y suis-je habitué –, mais c'était assez monotone, car il ne s'est pas passé grand-chose en tête cette saison. En revanche, et c'est là mon problème, j'ai l'impression qu'à s'être focalisé de la sorte sur les meilleurs, d'autres batailles ont été complètement oubliées ! Par exemple, je crois ne jamais avoir aussi peu vu Fabio Quartararo. Certes, il vient de faire sa pire campagne en MotoGP, mais tout de même. Idem pour Binder, Alex Marquez, Vinales – sur la fin –, tous ceux qui jouent régulièrement le top 10, et qui sont, j'imagine, obligés de défendre chèrement leurs places.

 

Jorge Martin a aussi bénéficié d’un temps d’antenne exceptionnel, et parfois quand il était seul, loin devant. Photo : Michelin Motorsport

 

Conclusion

 

La réalisation est très bonne en MotoGP, bien meilleure que dans d'autres sports mécaniques. Mais il ne faut pas oublier que le sport le mérite ; au niveau de l'engouement sur les réseaux sociaux, il s'agit du deuxième sport motorisé le plus suivi, derrière le modèle Formule 1 – qui reste encore un cran au dessus en ce qui concerne la réal'. Il est nécessaire d'innover pour ne pas se laisser dépasser par la technologie, et je trouve que DORNA Sports s'en sort très bien dans ce domaine.

Cependant, je suis curieux de savoir si vous partagez mon avis concernant la focalisation sur les trois premiers. Suis-je le seul à l'avoir constaté ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l'entièreté de la rédaction.

 

Après, il y a aussi une certaine logique que je ne peux que respecter. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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