Parlons MotoGP : Mais pourquoi ces pilotes se ressemblent-ils autant ?

Hier à 02:30 PM

Lors de la rétrospective des campagnes individuelles en 2024, je rappelle que deux pilotes MotoGP se ressemblent étrangement. Effectivement, deux grands actuels, aux palmarès fournis, ont deux carrières identiques sur bien des points. Une fois n'est pas coutume, commençons cette analyse par un petit quiz.

À vos claviers

Top. Je suis un pilote de Grands Prix, né en 1995 sur la péninsule ibérique, et qui a connu du succès. Après un passage remarqué en Moto3 où j'ai joué le titre mondial sans le décrocher, j'ai réussi ma transition en Moto2. Là encore, je suis tombé sur plus fort que moi, mais j'étais assurément l'un des principaux animateurs de la discipline. Mon arrivée en MotoGP fut difficile, marquée par les blessures. D'ailleurs, je suis encore assez fragile, et j'ai été contraint, en 2024, de manquer des courses. Et oui, j'ai déjà roulé pour une équipe d'usine.

En catégorie reine, j'ai une approche particulière : je ne mise pas sur la régularité. Je chute souvent, mais je suis capable de réaliser des coups d'éclat impressionnants. Ma vitesse n'est pas fulgurante, et d'ailleurs, j'ai toujours galéré en qualifications. J'ai remporté quelques courses ; certaines ont marqué mon temps. Malheureusement, ma carrière semble sur le déclin, notamment en raison des visites à l'infirmerie. Je suis assurément l'un des meilleurs pilotes à n'avoir jamais été couronné, dans aucune catégorie.

Qui suis-je ?

Équation à double inconnue

Alors que la description précédemment détaillée était assez précise, deux pilotes y répondaient parfaitement. Leurs noms : Alex Rins et Miguel Oliveira, bien sûr ! Étonnamment, leurs deux carrières ont suivi le même chemin jusqu'à maintenant, et, au grand dam de ma propre personne – fan des deux –, semble couler de la même manière. J'ai déjà analysé les exercices 2024 respectifs d'Alex Rins et de Miguel Oliveira ; retrouvez les articles en cliquant sur leurs noms en surbrillance.

Le Portugais l'emporte ?

Maintenant que vous connaissez toutes leurs similitudes, essayons de les départager. D'abord, commençons par les singularités de Miguel Oliveira.

Tout d'abord, Miguel est plus fort sous la pluie, c'est indéniable. Il a montré, à de multiples reprises, qu'il était un véritable rainmaster. Cela s'est vu en 2022, notamment, où il s'est illustré par deux fois dans ces conditions en Indonésie puis en Thaïlande. C'était encore le cas en 2023, à Silverstone, lorsqu'il manqua d'accrocher le podium.

Je pense qu'Oliveira est plus cérébral que Rins. Alex est plus régulier dans la performance, c'est à dire que lorsqu'il termine, il est assez souvent bien placé. En revanche, Rins tombe plus. J'ai encore le souvenir de ses quatre abandons consécutifs en 2022. Le Portugais, alors en bataille pour la couronne Moto2 courant 2018, n'a pas abandonné une seule fois de l'année.

Dans la description, j'ai précisé que le pilote à deviner n'était pas fort en qualifications, et c'est vrai que les deux partagent ce point faible. Rins n'a jamais inscrit la moindre pole en MotoGP, mais il faut noter, tout de même, qu'Oliveira avait réalisé le meilleur temps en Q2 lors du Grand Prix du Portugal 2020, week-end durant lequel il avait roulé sur la concurrence. Cependant, il ne compte que quatre poles en carrière, contre dix-sept pour Alex Rins.

D'après moi, l'ex-pilote KTM a un meilleur répertoire de victoires que Rins en catégorie reine. L'Espagnol en a une de plus (six contre cinq), mais les cinq d'Oliveira sont absolument mémorables. Outre les deux triomphes sous la pluie précédemment évoqués, il y a aussi cette victoire sur le fil face à Johann Zarco à Barcelone en 2021, ainsi que cette démonstration à Portimao fin 2020. Sans oublier, bien sûr, la première de toute, sur le Red Bull Ring face à Jack Miller et Pol Espargaro en 2020.

Des arguments solides

Attention : Rins a de beaux arguments à faire valoir. En voici quelques uns :

Sa carrière est significativement plus complète que celle d'Oliveira. Le Portugais, bien que vice-champion en Moto3 puis en Moto2, n'a jamais été en mesure de jouer un titre. En 2015, face à Danny Kent dans la plus petite catégorie, il n'a rien pu faire malgré une fin de saison magistrale, l'Anglais n'avait qu'à gérer à Valence. Rins a toujours été plus proche du titre : d'abord en 2013, face à Maverick Vinales et Luis Salom en Moto3. C'était simple : qui remportait la dernière course remportait le championnat. Outre le statut de vice-champion du monde Moto2 qu'il partage avec Oliveira, Rins a, en plus, trois troisièmes places au scratch (2014, 2016, et surtout 2020 en MotoGP).

N'oublions pas leurs passages au sein d'équipes officielles : Rins l'a été dès son arrivée en MotoGP, et a, je trouve, beaucoup plus incarné sa marque qu'Oliveira. Alex a été battu par Joan Mir chez Suzuki, certes, mais c'était serré, tandis que Miguel s'est largement fait dominer par Brad Binder lorsqu'ils étaient coéquipiers sous le auvent KTM.

Dernier point, afin de rester concis : la victoire avec Honda LCR, acquise à la surprise générale à Austin début 2023, fit rentrer Rins dans le club très fermé des pilotes victorieux avec deux marques en MotoGP. Oliveira, depuis son arrivée chez Aprilia RNF en 2023, n'a pas connu beaucoup de succès.

Conclusion

Les deux sont très bons, mais qui est le meilleur ? Allez, il faut se mouiller. Selon moi, je dirais qu'Alex Rins a la meilleure carrière, car il a manqué, à deux reprises, le titre pour pas grand-chose. En 2013, comme nous l'avons vu, mais en 2020 également. S'il n'avait pas débuté la saison blessé, je pense qu'il serait venu à bout de son coéquipier Mir, et là, tout de suite, le débat n'aurait pas été le même.

En revanche, et sans doute au grand étonnement de certains, je pense que Miguel Oliveira est un meilleur pilote. Les statistiques ne font pas tout – encore sont-elles assez similaires. Le niveau qu'il a affiché fin 2015 ou sur certaines courses entre 2020 et 2022 n'a jamais été approché par Rins, sauf peut-être à Silverstone en 2019 face à Marc Marquez. Oliveira est davantage « passé à côté » de sa carrière, si cela fait sens, bien qu'elle ne soit pas encore terminée.

Je suis curieux d'avoir votre avis sur la question. Aviez-vous trouvé les deux pilotes ? Lequel préférez-vous ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l'entièreté de la rédaction.

Photo de couverture : Trackhouse Racing

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