Rétro : Un mythe disparaît…

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Honda et Repsol, c'est fini ! La fin d'une association légendaire entraîne forcément son lot de souvenirs. Après tout, c'est la disparition d'un mythe en MotoGP, une équipe qui connut le succès et finalement très peu d'échecs depuis 1995. J'ai déjà réalisé un article qui traite de la situation catastrophique dans laquelle se trouve Honda actuellement – cette analyse fut d'ailleurs confirmée par le classement de la formation au championnat équipes, en dernière position. Aujourd'hui, j'avais envie de revenir sur les livrées les plus marquantes de l'histoire !

Les décorations – et plus globalement, l'aspect esthétique d'un sport – sont primordiales pour son appréciation par le public. Beaucoup de disciplinent ne survivent qu'à travers l'image qu'elles renvoient, plus encore que par le spectacle qu'elles proposent. Ce n'est pas le cas du MotoGP, mais je trouve cela assez dommage de ne plus voir de livrées marquantes sur la grille. La majorité des équipes se passent d'un sponsor titre (une seule marque qui donne sa couleur à toute la moto), exactement comme en F1, pour multiplier les entrées d'argent.

Cette petite rétrospective imagée sera concentrée sur les sponsors, plus que sur les couleurs, et donc, les Grands Prix plus récents (depuis 1980). Il y avait de belles choses avant cela, mais il me faudrait trois jours pour tout recenser. Vous êtes prêts ? C'est parti !

 

'Bout some darts

 

Vous vous en doutez, nous ne faisons nullement la promotion du tabac ou de l'alcool sur notre site. Cependant, il faut appréhender chaque époque avec son contexte, et les cigarettiers, par exemple, ont joué un rôle très important dans le développement des sports mécaniques notamment dans les années 1980. Je suis sûr que beaucoup de livrées vous viennent à l'esprit, mais celle que j'ai retenue, personnellement, n'est autre que la Yamaha YZR500 OWD3 1991 de Wayne Rainey. Je trouve que c'est là le parfait mariage de rouge pétant et de blanc. Le fond de plaque jaune ne fait que rendre plus beau l'ensemble. Simple, épuré, efficace. En mentions honorables, je pourrais citer la Suzuki RGV500 XR84 1994 roulée par Kevin Schwantz, ou encore, la Ducati Desmosedici GP3 2003 de Loris Capirossi. Et oui, j'aime le rouge et le blanc.

 

La Yamaha de Rainey en 1991. Photo : Yamaha Community

 

Trois constructeurs ?

 

Si je vous disais qu'une marque a sponsorisé trois équipes de pointe de trois constructeurs différents, le croiriez-vous ? Pourtant, les fans de moto et de vélo sont familiers de Movistar, autrefois, « Telefonica Movistar ». On a vu les damiers jaune sur fond bleu d'abord chez Suzuki, et avec du succès, en plus. C'est avec ce look que Kevin Roberts Jr. empocha son titre de champion du monde 500cc en 2000. Plus tard, la compagnie de téléphonie sponsorisa l'équipe Honda Gresini en MotoGP. Ici, je ne vous demande qu'un petit effort pour vous souvenir de Daijiro Kato (photo) ou Sete Gibernau. Finalement, après avoir disparu des plateaux, Movistar revint sur le devant de la scène en épaulant l'équipe d'usine Yamaha au beau milieu des années 2010. C'est sous ces couleurs que Jorge Lorenzo remporta son ultime titre en 2015. Le partenariat continua pendant quelques années, avant que Movistar ne se retire au profit de Monster Energy.

 

Daijiro Kato au Japon en 2003, quelques heures avant son fatal accident. Photo : Rikita

 

Couleurs légendaires

 

Comment ne pas évoquer Repsol Honda. Ici, c'est simple, les couleurs sont longtemps restées les mêmes. De 2013 à 2024, nous n'avons eu quasiment aucun changement ! Il y a eu quelques petites subtilités, liées à l'image de marque du pétrolier espagnol. D'abord, dans les années 1990, la livrée était sublimée par un bleu profond, bientôt remplacé par du noir jusqu'en 2013. Peut-être trop sombre, car Repsol remplaça le noir par du blanc avec l'arrivée de Marc Marquez dans l'équipe d'usine… jusqu'à cette année, où l'influence de l'entreprise chez Honda décrut massivement. En revanche, les Honda de pointe étaient toujours identifiées par les tâches orange et rouge clair de Repsol. Personnellement, j'aimais mieux le noir intimidant plutôt que le blanc, mais peut-être que la forme de la moto avait son influence dans mon appréciation de celle-ci. Ma préférée reste l'épurée RC212V d'Andrea Dovizioso en 2009, avec un numéro noir sur fond noir.

 

La RC212V d’Andrea Dovizioso en 2009

 

Alpine n'a rien inventé !

 

Vous avez peut-être vu passer l'information, mais Alpine devrait sponsoriser l'équipe Pramac-Yamaha l'année prochaine. Une marque de voiture sur une MotoGP, c'est du déjà vu, et je l'affirme dès aujourd'hui : impossible que la filiale de Renault fasse mieux que FIAT dans les années 2000. Valentino Rossi, héros de la période, réussit à ramener le mythique constructeur turinois sur les Yamaha d'usine, et cela donna naissance à quelques unes des plus belles machines de tous les temps. Ce partenariat, débuté en 2007 et achevé fin 2010 avec le départ de Rossi pour Ducati est resté dans toutes les mémoires.

Si je devais n'en retenir qu'une, ça serait assurément la YZR-M1 de 2010, mais celle frappée du n°99, l'une de mes madeleine de Proust. Peut-être était-ce l'absence du drapeau italien au-dessus de l'emblème FIAT, je ne sais pas.

 

Ce Lorenzo titré, là… attention.

 

Des dizaines d'autres

 

J'aurais pu écrire 5000 mots sur ce sujet, et encore, en victime du capitalisme, j'ai uniquement évoqué les livrées frappées de sponsors. Les Yamaha officielles de 2011 et 2012, exceptionnelles, auraient largement pu figurer dans cet article. Il y avait aussi les Honda Gresini « San Carlo » du début des années 2010 – avec la livrée noire de Bautista en hommage à Simoncelli –, mais bien d'autres encore.

Justement, à vous de m'aider. Quelles livrées vous ont le plus marqué depuis que vous suivez les Grands Prix motos ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l'entièreté de la rédaction.

 

Marco Simoncelli, la déco, les couleurs, la moto… tout était parfait.

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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