Maserati : ces 4 grandes décisions qui auront un impact décisif sur l'avenir de la marque
Hier à 05:48 AM
La marque au trident Maserati se trouve à un tournant plus que décisif. Après quatre ans sous l’égide de Stellantis, le bilan est préoccupant : des chiffres de vente en chute libre, des concessionnaires qui ferment leurs rideaux et un avenir incertain, avec l’absence de nouveaux modèles avant 2027. L’arrivée de Santo Ficili en tant que nouveau CEO de Maserati, après le départ de Carlos Tavares, ex-CEO de Stellantis, place la marque italienne face à des choix stratégiques qui auront un impact décisif sur son avenir.
1. La plateforme
Avant la fusion avec PSA, FCA avait déjà amorcé le développement de modèles phares tels que la MC20, le Grecale, la Granturismo et la Grancabrio. Ces voitures, désormais disponibles, reposent sur des plateformes dédiées. La MC20, par exemple, bénéficie d’une monocoque en carbone spécifique, tandis que les autres modèles utilisent la plateforme Giorgio-evo, qui permet notamment d’envisager des motorisations 100 % électriques avec les modèles Folgore.
Cependant, avec l’intégration dans Stellantis, un objectif majeur a été la rationalisation des plateformes, et l'avenir des modèles haut de gamme de Maserati pourrait bien s'inscrire avec la plateforme STLA Large. Bien qu’initialement prévu, ce passage à STLA Large a été retardé, et il y a environ un an, on annonçait que Maserati n’avait pas encore pris de décision définitive à ce sujet.
Le dilemme est posé : Maserati poursuit-elle avec ses plateformes dédiées Giorgio-evo, à présent compatibles avec les motorisations électriques, ou choisit-elle de partager une plateforme mutualisée avec d’autres marques du groupe Stellantis, comme STLA Large ? D’un côté, Maserati bénéficie de l’indépendance avec ses plateformes dédiées, mais cela représente un coût de production, de maintenance et d’évolution plus élevé. D’un autre côté, partager une plateforme permettrait de réduire ces coûts, mais sans garantir le même dynamisme que Giorgio-evo. Un modèle hybride, à la manière de Porsche et Audi, avec des plateformes mutualisées pour certains modèles (comme la plateforme PPE utilisée pour le Taycan et l’Audi A6) et des plateformes dédiées pour d’autres (comme la 911 ou le 718), a également été envisagé. Santo Ficili a d'ailleurs mentionné des synergies potentielles entre Alfa Romeo et Maserati, suggérant que cette option n’est pas écartée.
2. Les motorisations
Il y a quelques années, des Maserati telles que la Ghibli, la Quattroporte ou le Levante étaient équipées de moteurs V6 et V8 Ferrari, un gage de performance, de plaisir de conduite et de sonorité. Mais depuis la rupture du contrat avec Ferrari sous l’ère FCA, Maserati a dû se réinventer avec son propre moteur, le V6 Nettuno, dérivé du moteur V6 Alfa Romeo de 2,9L. Depuis la création de Stellantis, la stratégie a changé : Maserati doit désormais devenir une marque 100 % électrique.
Ce virage vers l’électrique a été surprenant pour de nombreux passionnés, car une grande partie de l’attrait des Maserati résidait dans leur moteur et la sonorité qui y est associée. Bien que les nouveaux modèles électriques de Maserati ne soient pas mauvais, ils ont perdu cette raison d’être que beaucoup trouvaient irrésistible. De plus, la valeur résiduelle des véhicules électriques reste un sujet préoccupant. Aujourd’hui, Maserati doit choisir si elle poursuit sur la voie 100 % électrique, malgré les hésitations d’autres marques, comme Lotus, qui reviennent sur leur décision d’abandonner les moteurs thermiques. À l’inverse, des marques comme Porsche, McLaren, Ferrari et Lamborghini continuent à proposer des alternatives thermiques.
Maserati pourrait aussi prendre le pari d’investir dans des motorisations hybrides, comme une version GME T6 PHEV ou un V6 PHEV, avec la sonorité qui accompagne ce type de motorisation, offrant ainsi à ses clients une alternative à l’électrique.
3. Les prix
L’une des premières conséquences de la fusion FCA-Stellantis a été l’augmentation des prix sur les modèles italiens, y compris ceux de Maserati. Dès son lancement, la MC20 a été jugée trop chère, un sentiment qui s'est ensuite répété pour le Grecale, la Granturismo et la Grancabrio. Stellantis, malgré les retours négatifs, a persisté dans sa politique tarifaire. Aujourd’hui, difficile de baisser les prix sans risquer de mécontenter les concessionnaires qui ont acheté leurs modèles à des prix plus élevés.
Cela dit, on peut voir que Maserati a bien ajusté les prix du Grecale Folgore 2025, affichant une baisse qui semble plus en ligne avec les attentes du marché. Dernier exemple en date, la Maserati GT2 Stradale affichée à un prix à partir de 350 000 € alors qu’une Lamborghini Huracan STO était vendue, en 2020, pour 320 000 € et une Porsche GT3 RS pour 250 000 €. Pour ses futurs modèles, Maserati devra être plus réaliste et ne pas se laisser guider par l’orgueil. Il est crucial de s’aligner sur les prix de la concurrence directe, à caractéristiques égales, pour retrouver sa compétitivité.
4. La gamme
La gamme de Maserati, déjà incomplète sous FCA, reste insuffisante à l'heure actuelle. Depuis 2013, avec le lancement de la Ghibli et de la Quattroporte, puis en 2016 avec le Levante, Maserati n’a pas réellement renouvelé son offre. Stellantis a lancé, parfois un peu tardivement, des modèles MC20, Grecale, Granturismo et Grancabrio dont les développeent étaient déjà amorcés sous l’ère FCA. En attendant, à part la MC20 et son évolution avec la MC25 qui doit arriver, la gamme de Maserati manque de nouveauté compétitive face à la concurrence.
Si Maserati veut vraiment réussir à l’avenir, il lui faudra rapidement élargir sa gamme. Pour ce faire, pourquoi ne pas s'inspirer de la stratégie de Porsche ? Avec des modèles diversifiés comme un coupé 2 places (l’Alfieri), une supercar pour l’image, un SUV comme le Grecale, un grand SUV Levante, et une berline Quattroporte, Maserati pourrait établir une gamme solide et cohérente. Ensuite, comme Lamborghini, il serait judicieux de faire évoluer régulièrement ces modèles avec des versions spéciales, une recette qui a bien fonctionné pour la marque au taureau ces dix dernières années, avec seulement trois modèles dans son catalogue : URUS SE, URUS Performante, URUS S, etc.
La nouvelle direction de Maserati a une grande responsabilité
Maserati se trouve donc, une fois de plus, à un moment charnière de son histoire. Les décisions qui seront prises et annoncées dans les semaines et mois à venir détermineront non seulement sa survie, mais aussi son retour en force sur le marché. En cette fin 2024, Maserati laisse la sensation de 4 années de perdues depuis la naissance de Stellantis. Espérons qu’en 2028 la marque sera redevenue l’icône qu’elle a toujours été.
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