Stellantis : la production baisse 40 % en Italie, l'industrie automobile dans la tourmente

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La production automobile italienne, symbole historique du savoir-faire du pays, traverse une crise profonde. Stellantis voit sa production en Italie s’effondrer de 40,7 % en 2024, plongeant le secteur dans une situation alarmante.

Une chute sans précédent

Selon les données de la Fim-Cisl, la production automobile de Stellantis en Italie est passée de 567 525 unités en 2023 à seulement 387 600 unités sur les neuf premiers mois de 2024. Ce déclin concerne à la fois les véhicules particuliers et les véhicules commerciaux. La production des voitures a chuté de 40,7 %, atteignant 237 700 unités, tandis que les véhicules commerciaux enregistrent une baisse de 10,2 %, avec 149 900 unités.

Fait notable, tous les sites de production italiens de Stellantis sont dans le rouge. Même les usines de Pomigliano d'Arco et d'Atessa, qui affichaient des chiffres positifs en début d'année, ont cédé au ralentissement général avec respectivement -5,5 % et -10,2 % au troisième trimestre. Les autres sites connaissent des baisses bien plus drastiques, allant jusqu’à -75,8 % pour l’usine de Modène. Ce ralentissement n’est pas anecdotique ; il pourrait entraîner une baisse totale de la production sous la barre des 500 000 unités d’ici la fin de l’année.

Un marché difficile et des défis électriques

La transition vers l’électrique et les difficultés du marché automobile européen exacerbent la crise. Stellantis doit affronter une demande en berne pour les véhicules électriques, alors même que l'entreprise mise sur cette transition pour assurer son avenir. Le site emblématique de Mirafiori, à Turin, où est produite la Fiat 500e électrique, a vu sa production s'effondrer de 68 %, illustrant les difficultés du marché des véhicules électriques.

Ce déclin intervient alors que Stellantis et le gouvernement italien s'étaient fixé l'objectif ambitieux de produire un million de véhicules par an d'ici 2030. Avec des résultats aussi faibles, cet objectif semble hors de portée, sauf revirement spectaculaire.

Une tempête qui frappe l’Europe

Les problèmes de Stellantis en Italie ne sont pas isolés. Toute l'industrie automobile européenne souffre d'une crise de surcapacité. La concurrence asiatique, combinée aux défis liés à la transition écologique et à des coûts de production élevés, fragilise les constructeurs traditionnels. En Allemagne, Volkswagen a annoncé la fermeture de certaines usines, un événement sans précédent dans l'histoire du groupe.

Des conséquences sociales et politiques

Face à cette situation, les syndicats italiens, représentés par la Fim-Cisl, montent au créneau. Ils ont annoncé une grève nationale dans tout le secteur automobile le 18 octobre pour protester contre la baisse de la production et les risques pour l’emploi. Le site de Termoli, destiné à devenir une gigafactory pour la production de batteries, est également en sursis. L’investissement, initialement prévu, a été suspendu, laissant planer le spectre de milliers de licenciements dans une région déjà économiquement fragile.

Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, doit s'expliquer devant le Parlement italien. Il est sous pression alors que les résultats financiers du groupe sont en baisse. Le climat social et économique devient de plus en plus tendu, et les décisions stratégiques à venir détermineront l'avenir de l'industrie automobile en Italie.

Stellantis a annoncé vouloir poursuivre son plan « Dare Forward », visant à éliminer les moteurs thermiques d'ici 2030, mais la réalité du terrain semble bien plus complexe. La pression monte sur l'Italie, qui doit impérativement réinventer son modèle industriel pour éviter un effondrement encore plus marqué de son industrie automobile.

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