MotoGP au Japon : Le bond, l'abrupt et le truand
10/06/2024 11:57 AM
Acosta a déclaré que c'est son pire week end de l'année, c'est vrai, mais que c'est aussi son meilleur car il a prouvé que les Ducati ne sont pas imbattables. Ni en pole ni en course quand un Bagnaia part en tête... Mais le bilan en chiffres est désastreux, deux DNF dans le week end le replacent en deuxième pilote KTM, certes deux petits points derrière Binder mais derrière. Tomber en tête d'une course disputée sur une piste qui ne sait pas ce qu'elle veut dans une bruine digne de la fameuse boucaille de Douarnenez, en ayant doublé Bagnaia les doigts dans le nez alors que l'Italien, parti en tête est théoriquement intouchable, grand moment et chute dans l'honneur. Bond encore en Moto2 quand la course est interrompue par une averse violente, elle repart sur une piste mouillée et Ogura choisit de repartir en slicks ! Et ça marche dès le deuxième tour, il a un TGV d'avance. Puis Manu Gonzales (Photo ci-dessus) qui est aussi en slicks, sent que c'est son heure, il n'a jamais gagné un GP, il remonte Ogura et le bat sur son GP à domicile ! Se faire le leader au mondial lors d'une course où il a eu jusqu'à huit secondes d'avance, grand moment. Puis on arrive forcément dans cette rubrique sur Marquez et Martin. Marquez, victime de l'impéritie absolue des marshalls lors de la pole, on y reviendra dans la rubrique truands, Marquez relégué en neuvième place au départ, un truc indém... dans le schéma absurde de courses mis en place par Dorna, qui termine quand même podium en sprint et en GP ! Et encore, dans la bruine du samedi, il butte en fin de GP sur Bastianini, toujours magnifique guerrier, ce qui les ralentit tous les deux, laissant partir un Bagnaia bien pauvre, d'abord battu par Acosta puis voyant remonter une moto d'occase pilotée par Marquez... Et puis il y a Martin, qui fait une erreur irréparable lors de la pole, il chute, se retrouve onzième en grille. Il réussit à remonter quatre derrière Marquez au sprint et deux lors du GP, du coup il est encore en tête du mondial, pas bezef mais en tête. Finalement les héros du GP japonais ont été les battus d'avance ! Sauf Alonso, qui gagne le Moto3 de main de maître, en décrochant au passage le premier titre d'un Colombien en GP !
Acosta a donc d'abord décroché la première pole de sa carrière en MotoGP. Ce qui prouve au passage que Bagnaia, dont c'est la spécialité obligatoire pour partir en tête, il ne sait quasiment gagner que dans ce cas-là, est loin d'être l'ouragan que magnifient mes confrères italiens à longueur de colonnes. Alors OK, en plus du talent le destin le protège un peu on sait que le destin, dans la vie d'un champion, est essentiel. Ensuite Acosta le passe les doigts dans le nez dans le sprint, Bagnaia est parti en tête, deuxième démonstration, sur une piste brouillée par l'humidité, il n'est pas non plus un pilote légendaire, ça viendra peut-être mais pour l'instant ce n'est pas le cas. Ensuite, Acosta se bourre dans un pif paf où si tu n'es pas au cm près sur la bonne trajo dans la première courbe, tu n'as aucune chance ensuite. Erreur de jeunesse mais surtout de maturité, on se souvient évidemment d'un Marc Marquez arrivé en 2013 dans sa première année de MotoGP et qui décroche le titre avec six victoires (Lorenzo en a sept !) à un âge très comparable à celui d'Acosta. Donc Acosta c'est énorme talent mais gestion perso moins efficace et évidemment aussi une moto loin d'être aussi performante que les Honda de Marquez et Pedrosa en 2013, ou les Yamaha de Lorenzo et Rossi... Dans le genre abrupt il y a aussi un truc énorme, Quartararo est tombé deux fois en panne d'essence en vue de l'arrivée, on sait que ce problème concerne tout le monde, les Ducati et les KTM roulent en mode light mais elles sont devant, la Yamaha commence à remonter du fond de l'enfer mais roule encore derrière, alors en plus lui retirer de la puissance pour économiser l'essence ça le fait pas ça. Bon, les ingés, c'est votre boulot, vous ne risquez pas votre vie pour faire rouler la meule, alors reprenez vos bouquins de formation, et au boulot, on était en mode admiration parce que la graine commence à pousser, là vous êtes ridicules, pas Fabio qui, lui, fait le boulot !
L'IA n'existe pas, c'est une escroquerie sémantique et marketoche, un ordinateur ne peut que recracher des infos qui lui ont été balancées et n'a donc aucune intelligence possible, celle capable justement de rapprocher deux faits n'ayant aucun lien... Donc quand un pneu se dégonfle ou est trop peu gonflé au départ, l'ordinateur ne fait pas la différence et répond comme un crétin d'automate, Acosta a failli payer très cher ce genre d'absurdité. Et puis il y a les zones vertes, censées envoyer une alerte dès qu'on les touche, les effarouchées... Du coup ça va très vite, pilote automatiquement averti, sanctionné de façon aussi rapide. Erreur parfois, justement une sanction suppose souvent une certaine réflexion. L'automatisme, dans tous les domaines, est un des cancers de notre société qui ne sait plus se faire confiance. Mais bon c'est censé aller vite, comme un flash de radar. Marquez sort un temps de folie en pole, avec record du tour, pas mal sur une meule d'occase. Mais il a mordu sur le vert. Des deux roues, avant et arrière, indéniable. S'il est immédiatement averti, il peut encore tenter un autre tour rapide, mais il n'est pas averti ! Car tout le beau système de punition immédiate est tombé en carafe, les juges ont dû relancer le truc à la main, ça prend du temps, Marquez ne peut plus repartir en tour rapide. Et il se retrouve neuvième sur la grille... Deux réactions. La première c'est « pas vu pas pris» l'ordi n'a rien vu, rien transmis c'est la même chose, si un radar flash ne marche pas, le mec passe à travers les mailles... Donc le jury devait oublier l'alerte du radar. Parce que le matos n'a pas fonctionné point final. Autre remarque sur la forme du piège vert au sortir du vibreur. On voit très bien sur la photo ci-dessus qu'il est peint au-dessus du vibreur et qu'ensuite il fait un virage à une centaine de degrés pour aller « protéger » la sortie du vibreur. C'est là que Marquez se fait coincer. Il me semble que quitte à définir des zones interdites, elles devraient tenir compte de la trajo logique des motos, si tu montes sur le vibreur il est impossible de virer aussi sec pour éviter le vert à la sortie. Je ne sais pas qui dessine ces zones interdites et qui vérifie ensuite le bien fondé de sa position, mais il va devoir, comme les ingés de Quartararo, relire ses bouquins de formation !