MotoGP et WSBK : Le don, l'abrupt et le tyran

On est à Portimao, à l'extrême sud du Portugal, mais dans une zone profondément perturbée par les effets de l'Atlantique tout proche. Le WSBK dispute don avant dernière course. Razgatlioglu (BMW) est arrivé avec encore un paquet de points d'avance sur Bulega (Ducati) malgré une blessure importante qui lui a fait rater deux week end donc trois courses. Il gagne les deux courses longues et perd la pole race de trois millièmes de seconde, il ne repart donc pas champion du monde, il lui fallait remonter vingt trois points sur Bulega, la finale aura donc lieu à Jerez. A noter que Razgatlioglu et Bulega se sont partagé les trois courses, deux victoires pour la BMW, une pour la Ducati. Bautista n'a ramassé que des miettes, une chute et deux troisièmes places, il n'est plus mathématiquement dans la course au titre mais l'a-t-il jamais été ? Il a une spécialité, il part mal et il remonte. Mais il est troisième du mondial à presque cent points de Razga, l'homme de Ducati 2024 a été Bulega, sorti tout droit se son titre en Supersport, autrement dit un vrai bon élément. Iannone s'étant vu refuser une moto officielle, on retrouvera les mêmes aux places d'honneur en 2025.

Le chiffre est effroyable ; 212 chutes en 169 GP (catégorie MotoGP). Il lui est arrivé de chuter quatre fois dans le même GP et en continuant ! En 2017, il a chuté 27 fois, mais seulement deux fois en corse. On sait depuis longtemps que c'est une de ses tactiques, en essais il faut aller au max de l'angle possible dans chaque courbe et forcément, parfois, c'est la chute qui donne le la valeur max. Le pire est que c'est ce qu'il a fait avec Honda, il continue avec Ducati. Et ça a commencé dès sa première saison MotoGP en 2013. Quinze chutes au total mais une seule en course. 2015 a été une année noire, l'acmé des chutes, tous pilotes confondus d'ailleurs, ce sont les années indignes du MotoGP où Dorna, pour augmenter artificiellement le nombre de coureurs en MotoGP, autorise la participation de ces sous motos que sont les CRT, les Claming Rules Teams. Elles ne gagneront évidemment jamais une course, elles jouent uniquement les utilités. Cette année-là il y aura quatre vainqueurs, Lorenzo (sept victoires) Rossi (quatre) Marquez (5) et Pedrosa (2). Mais six chutes de Marquez (en course, sur 13 au total) pour essayer de dompter un moteur capricieux et de contrer un Rossi qui l'avait quasiment insulté en conf de presse avant Sepang. Chuter pour essayer de gagner des millièmes de seconde ? C'est le cas d'Acosta, le prodige de l'année qui bien failli menacer le monopole Ducati au Japon mais a fini par deux chutes en course, qui dépasse Marquez au nombre total de gamelles sur la saison (elle n'est pas encore finie, ça peut encore changer) qui en est à 22 chutes contre 21 à Marc Marquez. La méthode fonctionne, Acosta est la révélation de l'année, même encore sans victoire (Marquez a gagné dès son deuxième GP en 2013 aux USA puis encore cinq fois dans l'année, battant Lorenzo de sept points au général !). Pour ce qui concerne ces chutes, une seule (sur 212 ! Photo ci-dessus, MotoGP) a eu des conséquences graves, et encore, c'est essentiellement le fait d'une opération peu académique et surtout d'un retour immédiat à la piste qui lui ont valu trois années de cauchemar.

J'ai écrit mille fois que l'aéro hypersophistiquée de certaines MotoGP (Ducati en particulier) est moche et transforme les courses en sorte de coupe Gordon Bennett avec cette différence, les avions de l'époque étaient sublimes quand les MotoGP 2024 sont des laiderons. Avec une caractéristique, quand on roule trop proche d'une autre moto, d'abord le pneu avant se gonfle comme une baudruche et n'a plus de grip. Surtout on est avalé par la moto qui précède, ceux qui ont roulé sur autoroute en 2 CV se souviendront longtemps du bonheur du moment où l'on accroche la traînée arrière d'aspiration d'un camion ou d'un autocar, la voiture est secouée comme un prunier mais gagne 10 km/h. En revanche, si l'on veut freiner à ce moment, l'aspiration marche toujours et avale la voiture, il faut freiner comme un diable. Autre conséquence, en GP, l'avant de la moto est chargé comme un mulet de la colonne des Tabors marocains du Maréchal Juin qui a pris Monte Cassino, ce qui met Michelin dans une mouise colossale et force à définir un gonflage minimum qui est juste un paratonnerre à m... dans les résultats de GP. Qui plus est, un pilote comme Marquez affirme avoir des problèmes de freinage monstrueux, il a une particularité, il freine sur un doigt, sensibilité maximale mais entre le début d'un GP et la fin, la pression sur le levier change et Brembo s'arrache les cheveux à trouver une solution. Et toujours la même raison, l'avant est chargé comme le camion ci-dessus, photo du site Génération voyages que je vous encourage vivement à aller consulter, c'est largement plus dément que l'aéro des MotoGP !

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