Des salaires moins attractifs pour les ingénieurs en F1 qu'en WEC

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Hinsley s'est récemment plaint sur les réseaux sociaux de la faiblesse des salaires en Formule 1 en les comparant défavorablement à ceux proposés dans le Championnat du Monde d'Endurance (WEC).

Selon lui, certains ingénieurs F1 gagnent moins que leurs homologues travaillant même à temps partiel en WEC, ce qui met en lumière une situation surprenante pour un sport aussi lucratif.

Des conditions de travail plus éprouvantes en F1

En Formule 1, les ingénieurs font face à une pression constante d'un calendrier surchargé et travaillent de longues heures pour concevoir des voitures ultra-performantes. Pourtant, leur rémunération ne reflète pas toujours ces efforts, à l’inverse du WEC où la charge de travail est plus légère, mais les salaires souvent meilleurs.

« Vous voulez savoir à quel point le plafonnement des coûts en Formule 1 est problématique ? interroge Hinsley sur la plateforme X. J'ai discuté avec un recruteur pour un poste d'ingénieur de course en F1. Leur offre maximale était inférieure à ce que je gagne à temps partiel en WEC. »

Il dénonce également le manque de volonté des patrons d'écurie pour réclamer une augmentation du plafond budgétaire : « Les équipes réalisent des profits plantureux mais préfèrent que leurs dirigeants et actionnaires empochent les économies. »

Privilégier sa vie personnelle

Hinsley confie avoir quitté la F1 en raison du programme intensif de la saison, refusant de continuer à sacrifier sa qualité de vie personnelle incompatible avec un calendrier de 24 Grands Prix.

« Le bateau de la F1 a coulé pour moi, tranche-t-il. Je n’ai plus aucun intérêt à travailler dans ce milieu. Les courses d'endurance offrent de meilleurs défis professionnels et des conditions plus favorables. »

Après une quinzaine d'années passées en Formule 1 chez Force India et Red Bull, où sa carrière avait décollé avec de jolis bonus de fin de saison à la clé en raison des résultats décrochés avec Sebastian Vettel puis Max Verstappen, l'introduction du plafond budgétaire a stoppé net la progression de sa rémunération.

La fuite des talents

Hinsley a trouvé refuge en endurance, dans le championnat WEC avec Lamborghini (photo ci-dessus), puis en IMSA pour le compte de Cadillac, et son statut de free-lance lui convient bien par rapport aux cadences infernales des Grands Prix.

Le plafonnement des coûts (environ 135 millions de dollars par an) a été instauré pour équilibrer les performances entre les teams, mais il semble contribuer à la stagnation des salaires des ingénieurs.

Les postes de direction et les pilotes étant exclus de cette limite, les équipes pourraient privilégier les profits aux dépens de leurs collaborateurs techniques, ce qui risque d'engendrer une fuite des cerveaux.

Adrian Newey monte au créneau

S'adressant à Auto Motor und Sport, l'ingénieur vedette Adrian Newey dont le salaire fait partie du top 3 protégé par le plafond budgétaire chez Aston Martin, explique que la Formule 1 dispose aujourd'hui d'une bible de règles, ce qui signifie que beaucoup de choses sont déjà fixées.

"Je pense que c'est une honte de fixer une telle limite budgétaire, s'insurge-t-il Il doit y avoir un moyen de contrôler les coûts, ou certainement les avantages de dépenser plus, pour ne pas en faire simplement une course à l'armement où l'équipe qui a le plus gros budget gagne."

Cependant, l'Anglais estime que quelque chose doit changer, étant donné que le plafond budgétaire comporte également des "pénalités cachées."

"Cela signifie en fait que la Formule 1 n'est plus l'industrie la mieux payée, explique-t-il. Chez Red Bull, nous avons principalement perdu des gens au profit d'autres équipes. Maintenant, nous perdons des gens au profit d'entreprises technologiques ou de marques impliquées dans d'autres disciplines parce qu'elles les paient mieux."

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