
Lewis Hamilton chez Ferrari : un bouleversement qui laisse Jean Todt dubitatif
02/08/2025 03:37 AM
L'arrivée de Lewis Hamilton chez Ferrari pour la saison F1 2025 suscite un immense engouement. Pourtant, Jean Todt, ancien patron de la Scuderia et ex-président de la FIA, tempère les attentes. Pour lui, le problème de Ferrari ne se situe pas du côté des pilotes, mais bien dans la capacité de l’équipe à développer une voiture compétitive sur la durée.
Dans un entretien accordé à La Repubblica, Todt salue le talent du septuple champion du monde, tout en rappelant que le duo Leclerc-Sainz était déjà performant. "Ce n’est pas à cause des pilotes que Ferrari a perdu en 2024" souligne-t-il. L'équipe avait terminé à seulement 14 points de McLaren, preuve que d’autres facteurs expliquent son irrégularité.
Une écurie en quête de stabilité technique
Todt insiste sur un point crucial : l’impact de Hamilton dépendra entièrement de la voiture qui lui sera confiée : "Avec Hamilton, Ferrari conserve un duo de haut niveau. Mais sera-t-il plus efficace que le précédent ? Impossible à dire. Tout dépendra de la monoplace."
Ferrari n'a plus remporté de titre pilote depuis 2007 et de titre constructeur depuis 2008. Si l’équipe a cumulé cinq victoires en 2024, elle a surtout pâti d’un manque de constance dans le développement de sa voiture en cours de saison. Un constat que partage Hamilton, après ses tests sur la SF-23 et SF-24 : "Les bases sont là, mais il faut améliorer la fiabilité et l'adaptabilité."
Une opportunité pour Leclerc ?
Si Todt doute de l'effet Hamilton sur les performances globales de Ferrari, il estime que cette arrivée pourrait booster Charles Leclerc. Le Monegasque pourrait trouver une motivation supplémentaire en affrontant un coéquipier aussi prestigieux, à l'image de George Russell chez Mercedes. "Cela pourrait le pousser à se surpasser, comme Russell face à Hamilton" analyse Todt.
En 2024, Russell a dominé Hamilton en qualifications et au championnat, prouvant qu’un jeune pilote peut tirer parti de la pression exercée par un coéquipier expérimenté. La question est désormais de savoir si Leclerc saura transformer cette concurrence en atout, lui qui est souvent critiqué pour ses erreurs en course.
Le départ de Sainz : une décision controversée
Le remplacement de Carlos Sainz par Hamilton reste un sujet délicat. L’Espagnol, désormais chez Williams, avait pourtant réalisé une saison solide en 2024, avec deux victoires à son actif. Todt regrette son départ et salue son apport : "C’était un pilote sous-estimé. Son remplacement par Hamilton est un coup médiatique, mais pas nécessairement technique."
Une partie des tifosi partage cette réserve, craignant que le coût astronomique du contrat de Hamilton (estimé à 100 millions de dollars sur deux ans) ne pèse sur le budget de développement de l’écurie.
Une équipe toujours en quête du bon projet
Pour Todt, la conclusion est sans appel : "Ce n’est pas le nom du pilote qui fait gagner des titres, mais la qualité du projet global. Ferrari a les moyens, mais doit mieux les exploiter."
L’arrivée de Hamilton ne sera donc une réussite que si Ferrari parvient à combler ses lacunes techniques. Sinon, même un champion comme lui ne pourra pas inverser la tendance.