
12 Heures de Sebring, Mathieu Jaminet peut-il encore croire au titre ?

Aujourd'hui à 06:40 AM
Mathieu Jaminet, le pilote mosellan est le seul Français à pouvoir remporter cette année le championnat IMSA dans la catégorie reine GTP. Après les 24 Heures de Daytona, les 12 Heures de Sebring (Floride) offrent un autre panorama. Retour et résultat de Mathieu Jaminet, sur les 24h de Daytona A quatorze tours de l’arrivée des 24 Heures de Daytona, fin janvier, la 963 n°6 que partage Mathieu Jaminet avec Matt Campbell et Kévin Estre semblait pourtant bien accrochée aux rênes de l’épreuve. Mais un choix stratégique du Porsche Penske Motorsport lors de la dernière interruption de course en a décidé autrement. Dotée de seulement deux pneumatiques Michelin neufs, de surcroît montés du côté le moins agressif, sa monture pliera face à la voiture sœur arborant le n°7, et l’Acura ARX-06 n°60 du Meyer Shank Racing, toutes deux chaussées de quatre gommes neuves. Un championnat compromis ? Un résultat frustrant, un peu à l’image de son aventure avec le Porsche Penske Motorsport. Ces deux dernières saisons, le Français de 30 ans a toujours abordé la finale avec des chances mathématiques de titre. Mais à chaque fois, la couronne s’est dérobée devant lui. Cette nouvelle déconvenue lors de la manche d’ouverture de l’IMSA SportsCar Championship 2025 a-t-elle entaché ses chances de sacre ? « Non, elles restent plus réelles que jamais, nous a expliqué Mathieu Jaminet. Il ne faut pas oublier que le système comptable de l’IMSA est très différent de celui utilisé en WEC. Quelles que soient leurs longueurs, toutes les courses rapportent le même nombre de points aux vainqueurs (350, contre respectivement 320 et 300 aux équipages terminant aux deuxième et troisième rangs,Ndlr), sans compter ceux distribués à l’issue des qualifications. Rien n’est perdu, loin de là. Si cela ne rend pas mois amer le résultat des 24 Heures de Daytona, nous n’allons pas baisser les bras. » Ce samedi la 73ème édition des 12 Heures de Sebring, soit la deuxième manche de la saison, demeure sans nul doute l’une des trois plus grandes courses d’Endurance de la planète. « Mais pas la plus facile, renchérit le pilote officiel Porsche. Contrairement au Mans, tu ne traverses pas la nuit. Tu n’as donc pas à composer avec cette carence en sommeil. En revanche, physiquement c’est plus dur. L’an passé, j’ai bouclé un double relais et demi, et je suis ressorti totalement essoré. Il y a le trafic, avec 56 voitures sur un circuit de 6,021 km, mais aussi le tracé, qui n’offre aucun répit puisqu’il ne présente pas de longues lignes droites. Et puis il y a ces bosses… » « Respect the bumps » Autrement dit, « respectez les bosses », est la devise du circuit. Ces bosses sont le fruit d’un revêtement unique en son genre, constitué d’un enchevêtrement de plaques de bétons et d’asphalte. Une particularité s’expliquant par le fait que le circuit a été tracé sur un ancien aéroport utilisé par la US Air Force comme base d’essai durant la Seconde Guerre mondiale. « La plus grosse contrainte est de contrôler la dynamique et la hauteur de caisse, notamment l’usure des planches de bois situées sous la voiture, explique Jaminet. Ce qui est assez unique, ce sont ces bosses en pleine ligne droite, ce qui n’arrive nulle part ailleurs. Mais quand tu roules haut, tu perds en charge aéro. C’est donc un cercle vicieux. Et puis il y a l’amortissement à gérer, qui est en partie assuré par les pneumatiques… » Michelin à la rescousse de Mathieu Jaminet Des pneumatiques mis à rude épreuve ? « Pas forcément plus qu’ailleurs, car Sebring fait clairement partie des tracés que nous prenons en considération au moment de concevoir nos produits, assure Pierre Alves, manager des programmes Endurance de Michelin. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si nous organisons une séance de développement de la gamme Hypercar/GTP 2026 ici-même le surlendemain de la course. Le pneu souffre en surface, mais le revêtement ne fatigue pas la carcasse. D’un point de vue mécanique, en revanche, il n’y a pas pire que Sebring. Il n’existe pas meilleur tracé pour tester la robustesse des voitures. Or, l’un des rôles majeurs du pneu demeure l’amortissement, d’aider l’auto à moins subir les bosses. Plus on a besoin d’un haut niveau d’amortissement, plus on roule bas en pression. C'est la raison pour laquelle la pression préconisée est relativement peu élevée (1,7 bar, Ndlr). » Un partenaire majeur Michelin, manufacturier pneumatique unique et partenaire majeur de l’IMSA SportsCar Championship, est crédité de 20 victoires sur le plus célèbre tour d’horloge de la planète. Intronisée au Hall of fame en 2010, la firme clermontoise connaît par cœur ce tracé pour le moins hostile et qui a tant malmené la Porsche 963 jusque-là. Peu à son aise sur les bosses, la LMDh allemande compte alors sur la manufacturier tricolore pour inverser la tendance, mais pas seulement. Durant l’intersaison, elle a ainsi reçu une évolution touchant sa suspension avant, destinée à la rendre plus performante sur ce genre de pistes. La concurrence ayant encore augmenté son niveau d’un cran, de là dépendent également les chances de titre pour Mathieu Jaminet, qui a pour objectif de devenir le premier Français à remporter un championnat d’Endurance américain majeur au classement général depuis Simon Pagenaud, en 2010. Par Didier Laurent
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