Après Mercedes, cet autre constructeur propose lui aussi des offres de départ à la retraite

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Ce groupe automobile offre des primes allant jusqu’à 72 000 dollars à ses employés pour quitter volontairement l’entreprise. Ce programme touche plus de 20 sites, principalement autour de Detroit et Toledo. Après une année 2024 compliquée marquée par des ventes en baisse, le groupe cherche à se restructurer. Les effets des politiques tarifaires de l’administration Trump pourraient toutefois compliquer cette relance.

Une offre financière pour alléger la masse salariale

Pour ajuster ses effectifs, Stellantis déploie une opération d’envergure auprès de ses employés aux États-Unis. Depuis quelques jours, des lettres circulent parmi les salariés représentés par le syndicat United Auto Workers (UAW), leur proposant une sortie volontaire assortie d’indemnités. Ce programme, baptisé Voluntary Termination of Employment Program (VTEP), concerne plus d’une vingtaine d’usines aux USA, de centres de distribution de pièces et d’autres installations, avec un focus particulier sur les régions de Detroit et Toledo, mais aussi quelques sites en Illinois. Les montants proposés varient selon l’ancienneté : 50 000 dollars pour les employés ayant entre 1 et 15 ans d’expérience, jusqu’à 72 000 dollars pour ceux cumulant 25 ans ou plus au sein de l’entreprise. À cela s’ajoute une couverture médicale de six mois pour accompagner les départs.

Une offre qui, selon Ann Marie Fortunate, porte-parole de Stellantis, s’inscrit dans une volonté d’améliorer l’efficacité opérationnelle et de préserver la compétitivité dans un marché automobile en mutation. Seuls les employés ayant au moins un an de service sont éligibles, et les candidatures seront examinées par la direction. Ce n’est pas la seule mesure proposée. Parallèlement, un programme de départ à la retraite cible certains employés des mêmes zones géographiques. Pour ceux répondant à des critères d’âge et d’expérience spécifiques, une prime fixe de 50 000 dollars est mise sur la table. Il faut dire que l’année 2024 a laissé des traces chez Stellantis avec des ventes en chute libre et des bénéfices en berne. Le départ de son ancien PDG, Carlos Tavares, a aussi fragilisé le groupe.

Un contexte économique difficile pour Stellantis

Si Stellantis mise sur cette réduction d’effectifs pour retrouver une dynamique positive, le chemin vers une reprise reste semé d’embûches. Pour inverser la tendance, le groupe prépare une offensive en 2025 avec de nouveaux modèles, des ajustements de prix et une communication plus percutante. Des investissements dans plusieurs usines ont été annoncés plus tôt cette année, notamment la réouverture de l’usine de Belvidere, en Illinois, un projet un temps suspendu. Ces annonces témoignent d’une volonté de rebondir, mais les vents contraires ne manquent pas. Parmi les incertitudes pesant sur l’avenir de Stellantis, les politiques tarifaires de l’administration Trump, entrée en fonction récemment, pourraient peser lourd. Avec des taxes importantes sur les produits importés du Canada, du Mexique et ailleurs, le groupe risque de voir ses coûts de production augmenter sous l’effet de barrières douanières renforcées. Une situation qui pourrait fragiliser davantage une entreprise déjà en phase de réajustement.

Du côté syndical, la réaction est nuancée. Kevin Gotinsky, responsable du département Stellantis au sein de l’UAW, ne cache pas son amertume face à la situation héritée de l’ancienne direction. “Nous devons encore gérer le chaos laissé par Carlos Tavares”, rapporte The Detroit News, pointant une gestion jugée désastreuse ayant conduit à des licenciements massifs. Pourtant, il salue les négociations menées avec la nouvelle équipe dirigeante, qui ont permis d’obtenir ce programme de départs volontaires. “Nous avons poussé pour que les besoins de nos membres soient pris en compte”, ajoute-t-il, soulignant que l’année a été largement consacrée à cette bataille. Pour les travailleurs, ces options – départ volontaire ou retraite anticipée – offrent une porte de sortie, mais elles ne masquent pas les interrogations sur l’avenir de l’emploi dans l’industrie automobile américaine. Les prochains mois seront décisifs pour Stellantis. Entre la mise en œuvre de cette réduction d’effectifs, les lancements prévus de nouveaux modèles et les pressions économiques externes, le groupe joue une partie serrée. Les employés, eux, doivent peser leurs choix dans un contexte où la stabilité semble encore hors de portée.

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