Ça ne s'arrête plus : Tesla sur le podium d'un triste classement

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Une étude récente montre un désamour croissant des Français pour les produits américains, avec 62 % prêts à boycotter. Tesla se hisse sur le podium des marques les plus visées, derrière Coca-Cola et McDonald’s. Les tensions politiques et la recherche d’alternatives locales pèsent lourd. Le phénomène touche toutes les générations et classes sociales.

Quand l’image américaine de Tesla ou Coca-Cola prend l’eau

Ces derniers temps, l’attrait des Français pour l’Oncle Sam semble s’effriter. Une enquête commandée par le site NYC.fr à l’Ifop dresse un tableau sans appel. Les États-Unis n’ont jamais été aussi peu dans le cœur des Français depuis quarante ans. D’après cette étude (échantillon national représentatif de 1000 personnes âgées de 18 ans et plus), deux Français sur trois se disent prêts à snober les produits made in USA. Derrière ce chiffre, il y a du concret : 48 % des boycotteurs actuels ont Coca-Cola dans le viseur, 44 % zappent McDonald’s, et Tesla complète ce trio pas franchement glorieux. La marque d’Elon Musk, avec son patron qui incarne à lui seul une certaine vision de l’Amérique, devient un symbole à éviter pour beaucoup. "Elon go home", comme le résume François Kraus, de l’Ifop, avec une pointe d’ironie.

Pour Tesla, le coup est rude. La marque, qui a longtemps surfé sur son image de pionnier de l’électrique, se retrouve aujourd’hui associée à un imaginaire américain qui ne fait plus rêver. Les alternatives existent, qu’elles viennent d’Europe ou d’Asie, et les Français semblent prêts à les explorer. Dans les garages, on commence à zieuter davantage les modèles de chez Renault, Volkswagen ou Hyundai. D’ailleurs, comme nous l’avons relaté dans nos précédents articles, les ventes de Tesla ont chuté en Europe, et même en France, où le constructeur américain a essuyé une chute de 44% en février 2025.

Un boycott qui dépasse la politique

Si la politique de Donald Trump, avec ses barrières commerciales et ses sorties médiatiques, a mis le feu aux poudres, les raisons de ce ras-le-bol vont plus loin. Les appels au boycott ont fleuri sur les réseaux et les Français semblent aussi vouloir donner un coup de pouce à leurs entreprises. Ce mouvement ne se limite pas à une bande d’activistes en colère. Il mélange un rejet de l’arrogance américaine à une envie de consommer plus local, voire plus européen. Les seniors, par exemple, ne se contentent plus de râler devant leur télé. Ils passent à l’action et consomment davantage des produits du terroir. Les catégories aisées, elles, y voient une façon de peser sur les géants d’outre-Atlantique tout en soutenant l’économie hexagonale.

Pourtant, tout n’est pas si simple. Les fast-foods, par exemple, font bosser des agriculteurs et des employés tricolores, bien plus que les boîtes de logiciels ou de réseaux sociaux, qui passent un peu sous les radars. D’ailleurs, ces dernières s’en sortent mieux : les Français ne semblent pas prêts à lâcher leurs applis ou leurs plateformes préférées, faute de vraies options ailleurs. Tesla, elle, n’a pas ce filet de sécurité. Ses voitures ne sont pas produites ici, et son image est trop liée à Elon Musk, qui cristallise les critiques. Dans le secteur auto, les équipementiers américains pourraient aussi trinquer, mais pour l’instant, c’est bien la marque californienne qui prend les coups. Les mois à venir diront si ce désamour s’installe ou si les Français finissent par remettre du Coca dans leur verre et une Tesla dans leur garage. Pour l’instant, le podium du boycott reste bien en place, et ça ne sent pas bon pour les stars du rêve américain.

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