Bourdais, Kvyat, De Vries… Les victimes de la méthode Red Bull en F1

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Christian Klien

Écarté après 15 Grands Prix en 2006

© Gilles Levant / DPPI

Avec David Coulthard, Christian Klien est le premier pilote de l’histoire de l’écurie Red Bull Racing. Conservé en 2005 lors de la transition Jaguar – Red Bull, l’Autrichien souffre de la comparaison avec son coéquipier écossais, plus expérimenté et surtout plus performant.

En août 2006, quelques semaines après le premier podium obtenu par l’écurie autrichienne à Monaco grâce à David Coulthard, Red Bull annonce à Christian Klien que leur association s’arrêtera à l’issue de la saison, pour placer Mark Webber en 2007 (au sein d’un deal global entre Red Bull, Flavio Briatore – alors agent de Mark Webber – et Renault pour la fourniture des moteurs français). Si Red Bull propose à l’Autrichien un siège en Champ Car ou en DTM, Christian Klien refuse, et l’équipe décide de l’écarter avant même la fin de la saison 2006.

Scott Speed

Renvoyé après 10 Grands Prix en 2007

© DPPI

Le sulfureux Scott Speed, qui ne porte pas très bien son nom, a connu une aventure mouvementée en Formule 1 avec le clan Red Bull. Lorsqu’il débarque en F1, chez Toro Rosso en 2006, l’Américain est l’un des premiers pilotes issus du Red Bull Junior Team. Pour sa première saison (et la première de Toro Rosso, qui venait tout juste de racheter la modeste équipe Minardi), le Californien ne peut s’illustrer et termine le championnat sans point, contrairement à son coéquipier Vitantonio Liuzzi qui réussit l’exploit de ramener un point à Faenza.

L’année suivante, bis repetita : Scott Speed est bloqué en fond de classement… et l’Américain commence à agacer par son comportement et son manque de professionnalisme dans le paddock. Le point de rupture intervient à l’été où, après un énième abandon au Nürburgring, le pilote aurait eu une altercation avec Franz Tost, le patron de l’écurie, rendant même l’embrouille publique. Avant le Grand Prix de Hongrie, Red Bull décide de le remplacer par le prometteur Sebastian Vettel, et il sera libéré de son contrat quelques jours plus tard.

Sébastien Bourdais

Remercié après 9 Grands Prix en 2009

© Gilles Levant / DPPI

Quadruple champion de Champ Car aux États-Unis, Sébastien Bourdais obtient sa chance en Formule 1 grâce à Red Bull qui, après plusieurs essais, le place à bord de la Toro Rosso en 2008 aux côtés de Sebastian Vettel. Hélas, la transition entre les deux catégories n’est pas aussi aisée que prévue pour le Manceau, en souffrance dans la F1… et face à son coéquipier allemand, qui rapporte en 2008 la première victoire d’une voiture estampillée Red Bull en Formule 1.

Souvent accompagné de malchance, le Français est toutefois reconduit en 2009, cette fois-ci épaulé par Sébastien Buemi. Néanmoins, avec une voiture moins performante que sa devancière, Sébastien Bourdais ne parvient pas à progresser tandis que son coéquipier semble plus performant. À l’été, Toro Rosso décide de remercier le Tricolore. Franz Tost, directeur principal de l’écurie italienne, confie alors que le partenariat avec le pilote n’a pas répondu à ses attentes. Le Manceau est remplacé à partir du Grand Prix de Hongrie par le jeune Jaime Alguersuari.

Daniil Kvyat

Rétrogradé chez Toro Rosso après 4 Grands Prix en 2016, puis mis sur la touche après 14 Grands Prix en 2017

© Francois Flamand / DPPI

C’est peut-être l’exemple le plus marquant de cette liste : Daniil Kvyat, un autre produit du Red Bull Junior Team, débarque en F1 en 2014 à l’âge de 19 ans seulement, chez Toro Rosso. Après une première saison convaincante – même s’il termine 14 points derrière Jean-Éric Vergne – il est directement promu chez Red Bull, qui cherche un remplaçant à Sebastian Vettel, parti chez Ferrari.

La campagne 2015 n’est pas aussi belle qu’attendu : la monoplace, équipée d’un moteur Renault un peu faiblard au début de l’ère hybride, n’est pas performante et l’écurie autrichienne ne décroche aucune victoire, une première depuis 2009. Toutefois, Daniil Kvyat termine devant Daniel Ricciardo au championnat.

En 2016, malgré un podium en Chine, Daniil Kvyat s’illustre par ses nombreuses bourdes, notamment en Russie où il percute Sebastian Vettel par deux fois. L’Allemand ira lui donner le surnom de « Torpedo », la torpille pour souligner son agressivité lors des départs notamment. Avant le Grand Prix d’Espagne, 5e manche de la saison, coup de théâtre : Red Bull décide d’échanger les baquets entre Daniil Kvyat et Max Verstappen, alors chez Toro Rosso ! Le Néerlandais remporte son premier Grand Prix à Barcelone, tandis que le Russe, atteint par cette rétrogradation, ne parvient plus à performer comme avant.

Face à l’arrivée de Pierre Gasly, champion de GP2 Series en 2016, Daniil Kvyat perd de nouveau sa place avant même la fin de la saison 2017, remplacé par le Français. Il reviendra toutefois en 2020 pour une dernière saison avec AlphaTauri.

Pierre Gasly

Rétrogradé chez Toro Rosso après 12 Grands Prix en 2019

© Antonin Vincent / DPPI

Lors de sa première saison complète en Formule 1, en 2018, Pierre Gasly étonne par des coups d’éclats chez Toro Rosso, équipé d’un moteur Honda qui n’était pas (encore) à la hauteur de la concurrence. Ses liens avec le motoriste japonais et ses belles performances suffisent pour que Red Bull le place aux côtés de Max Verstappen au sein de l’écurie mère, en 2019. Hélas, l’histoire tourne rapidement au vinaigre : le Français peine à suivre le niveau imprimé par le Néerlandais et manque de confiance dans la monture autrichienne, à l’image de son gros accident lors des essais hivernaux à Barcelone.

À la pause estivale, Pierre Gasly compte déjà 118 points de retard sur Max Verstappen et quand le Néerlandais a déjà deux victoires à son actif à la mi-saison, le Français n’a toujours pas décroché le moindre podium. À court de patience, Christian Horner et Helmut Marko décident de rétrograder le Normand chez Toro Rosso et de promouvoir Alexander Albon chez Red Bull. Contrairement à Daniil Kvyat, le Rouennais parviendra à se remobiliser, en allant décrocher un incroyable podium au Brésil en fin de saison, puis l’année suivante, une exceptionnelle victoire à Monza avec AlphaTauri, la 2e victoire de l’écurie italienne en F1.

Nyck de Vries

Licencié après 10 Grands Prix en 2023

© Xavi Bonila / DPPI

Afin de remplacer un Pierre Gasly sur le départ chez Alpine, et face au manque de pilotes potentiels pour la F1 dans son académie, le clan Red Bull décide de chercher un pilote en dehors de son propre giron pour le placer chez AlphaTauri. Après avoir longtemps espéré Colton Herta, Red Bull et Helmut Marko portent finalement leur choix sur Nyck de Vries, champion de Formule 2 et de Formule E et impressionnant lors de sa pige avec Williams en 2022.

À 28 ans, le Néerlandais obtient enfin l’opportunité de sa vie en 2023… mais l’aventure va être de très courte durée. Nyck de Vries n’est pas au niveau de Yuki Tsunoda et, en voulant compenser son manque de rythme, commet de nombreuses erreurs. La pression exercée par Helmut Marko n’aidant pas, le Néerlandais n’arrive pas à convaincre. Ç’en est trop pour le clan Red Bull qui décide de le renvoyer avant même la mi-saison et de le remplacer par un ancien de la maison, un certain Daniel Ricciardo.

Daniel Ricciardo

Remercié en cours de saison 2024 après 25 Grands Prix chez AlphaTauri / RB

© Antonin Vincent / DPPI

Un an après Nyck De Vries, l’Aussie est à son tour victime de la dure loi de Red Bull. Pourtant, dans cette liste, Daniel Ricciardo fait figure de cas particulier. Après avoir fait les beaux jours de Red Bull entre 2014 et 2018, l’Australien tente de nouvelles aventures chez Renault, puis chez McLaren, sans rencontrer le succès escompté. Sur la touche après la saison 2022, « Honey Badger » trouve refuge dans son ancienne maison, chez Red Bull, qui accorde une nouvelle chance mi-2023 pour remplacer Nyck de Vries.

Hélas, loin des espoirs placés en lui à l’été 2023 lorsqu’il a repris du service, Danny Ric’ n’a jamais réussi à retrouver de sa superbe. Dominé par son coéquipier Yuki Tsunoda aussi bien en qualifications qu’en course, ce dernier n’a pas résisté aux envies de changement de sa direction. Le Grand Prix de Singapour 2024 aura été sa dernière représentation avec Racing Bulls, remplacé par… Liam Lawson. Avec la situation que l’on connaît aujourd’hui concernant le Néo-Zélandais.

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