MotoGP, Massimo Rivola fustige les circuits partagés avec la F1 : « cela met en danger la vie de nos pilotes »

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Depuis le paddock de Jerez, Massimo Rivola, PDG d'Aprilia Racing, ne mâche pas ses mots. Au-delà des nouvelles de Jorge Martin, rapatrié à Madrid le 26 avril via un vol médicalisé pour des examens au Ruber Internacional (DAZN), Rivola lance une critique cinglante contre les circuits partagés avec la Formule 1, jugés dangereux pour le MotoGP. L'accident de Martin au Qatar, qui a frôlé la tragédie (pneumothorax, 11 côtes fracturées, heurté à 200 km/h), sert d'exemple brûlant.

Ce week-end, le paddock MotoGP ne vibre pas seulement au rythme des moteurs. Il gronde aussi sous le poids d’une polémique relancée par Massimo Rivola, PDG d’Aprilia Racing, à l'entame de ce Grand Prix d'Espagne. Si l'état de santé de Jorge Martin, gravement blessé au Qatar, est au cœur des préoccupations, c'est surtout la sécurité des circuits partagés avec la Formule 1 qui a déclenché la colère froide de Rivola.

Le dirigeant italien n'a pas mâché ses mots. « C’est un vibreur de style Misano, conçu pour la F1, en forme de scie. S’il y avait eu de l’herbe à la place, la chute aurait été presque anodine », a-t-il déploré, en référence directe à la chute dramatique de Martin au virage 12 de Losail, qui lui a coûté un pneumothorax, onze côtes fracturées et un corps inerte heurté à pleine vitesse par une autre moto.

Massimo Rivola : « quand on partage une piste avec la F1, c'est la F1 qui fait la loi »

Le message est limpide : les circuits pensés pour la Formule 1 ne conviennent pas aux motos, et cette cohabitation imposée devient, selon Rivola, un facteur de danger. Il évoque ses discussions passées avec Charlie Whiting, ex-directeur de course de la F1, à propos des zones d'échappement asphaltées, jugées inadaptées pour le deux-roues.

« Ils ne pénalisent pas, ils ne dissuadent pas. Mais quand on partage une piste avec la F1, c'est la F1 qui fait la loi », affirme Rivola avec amertume. « Ce n'est pas juste un problème technique, c'est une question de philosophie de sécurité. »

Il ajoute que dans cet environnement, les pilotes MotoGP doivent faire preuve d'une vigilance extrême, une remarque qui sonne davantage comme un constat résigné que comme une solution.

Rivola, très impliqué dans le cas de son pilote vedette, a aussi évoqué le transfert médical de Jorge Martin ce samedi vers Madrid, à bord d'un avion médicalisé. Son objectif : une série d'examens à l'hôpital Ruber Internacional Quirón pour planifier une récupération aussi complète que possible. « Il ne peut pas voler dans un avion commercial, ses poumons ne tiendraient pas la pression », a expliqué le Dr Charte à DAZN. « Il n'y a pas de date de retour. Juste de l'amour et de la patience. »

Massimo Rivola en a profité pour relancer une proposition concrète : permettre aux pilotes blessés de reprendre contact avec la piste via des essais privés avant un retour officiel en week-end de Grand Prix. « Cela n'a aucun sens de revenir directement en MotoGP après une fracture multiple », martèle-t-il. « Nous avons besoin d'un protocole plus humain. »

En attendant, l'image de Martin, cloué sur un lit d'hôpital à Doha après avoir été violemment projeté sur un vibreur pensé pour des voitures de 800 kg, reste dans tous les esprits. Et avec elle, une question brûlante : combien de temps encore le MotoGP pourra-t-il tolérer des standards de sécurité dictés par une autre discipline ?

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