Parlons MotoGP : Ce que personne n'a dit sur Fabio Quartararo
Hier à 02:30 PM
C'est l'heure du bilan ! Comme chaque année depuis trois ans, Parlons MotoGP se lance dans une entreprise assez importante : dresser le bilan de chaque pilote à l'issue de la saison 2024, aujourd'hui, au tour de Fabio Quartararo. Une bonne partie de l'hiver durant, nous allons remonter le classement à l'envers, jusqu'à parler en détail de la campagne du champion du monde. Vous êtes prêts ? C'est parti !
Hier, nous sommes revenus sur le cas de Jack Miller ; cliquez ici pour retrouver l'article correspondant.
Solide… mais
La saison de Fabio Quartararo se divise en deux parties assez distinctes. La première moitié, marquée par des performances moyennes à l'exception d'un Sprint étrange à Jerez, et la deuxième, disons, à partir d'Aragon, cette fois ponctuée de très jolies courses. Le Français continue son petit bout de chemin en MotoGP, toujours chez Yamaha, écurie qu'il représentera encore les années à venir.
On constate donc une progression entre le début et la fin, ce qui amène de nombreux observateurs à penser que Yamaha est de nouveau dans le coup, que l'année prochaine, ça sera la bonne. Je ne partage pas cet avis. Il est difficile de séparer le bilan de Fabio de celui de Yamaha, car il est la face de la firme d'Iwata depuis le départ de Rossi. Si Yamaha réussit, Quartararo réussit, et inversement. Et cette année, je trouve que Yamaha s'est encore enfoncé, même si les médias français traditionnels essayent à tout prix de nous vendre le contraire.
J'ai déjà parlé de cette différence de perspective dans un autre article que je vous invite à retrouver en cliquant ici, mais je vais quand même me répéter. La progression, à l'échelle d'une année, est purement illusoire. Ce n'est que sur une période plus longue que l'on peut remarquer si oui ou non une marque revient – ou repart. On ne sait pas, par exemple, où Ducati ralentit son développement pour se concentrer sur le modèle suivant, ni les autres, ni l'impact direct des concessions, beaucoup plus favorables à Yamaha et à Honda qu'aux autres.
Si l'on prend le temps de regarder dans le rétroviseur, Yamaha ne fait que régresser, et conclut en 2024 sa pire saison au XXIe siècle, après avoir fait moins bien qu'en 2023, qui, elle-même était déjà l'année la plus terne de la marque aux diapasons à l'ère moderne. Alors, effectivement, Quartararo comme les autres intéressés nous parlent de « dynamique », de « passer des caps », de « mentalité ». Mais pour les faits, j'ai toujours préférés les chiffres aux lettres. Et ceux-ci sont assez alarmants.
Quartararo seul au monde
Du point de vue des résultats, Fabio n'a pas été grandement aidé par son coéquipier Alex Rins. Difficile de redresser l'une des plus grandes marques motocyclistes tout seul ; en ce sens, l'arrivée d'une équipe satellite pourrait aider mais j'aurai l'occasion d'en reparler en février. Quartararo, qu'on sentait mieux en fin de saison, n'a jamais fait mieux que cinquième en Sprint et sixième en Grands Prix. L'année passée, qui, du point de vue de la communication, paraissait encore plus difficile, « El Diablo » était monté sur le podium à deux reprises, et n'était pas passé loin de la victoire en Indonésie. C'est donc une régression.
Ainsi, il achève sa campagne en 13e position, à égalité avec son pire classement en carrière (en Moto2 avec Pons en l'an 2017). Il s'agit de sa moins bonne position au scratch en MotoGP, et, pire, jamais il n'avait marqué aussi peu de points (113) ! En 2020, alors qu'il n'avait disputé que 14 courses (contre 19), il en scorait 127 sans les Sprints !
Ça reste un valeureux champion du monde, ça ne fait aucun doute. Il a largement surclassé Alex Rins, et porte, à bout de bras, ce projet depuis quelques années. Mais est-ce vraiment surprenant, j'entends, n'est-ce pas dommage pour un si grand pilote ? J'irai même plus loin : ne passe-t-il pas à côté de sa carrière ? Celui qui pouvait rivaliser avec Bagnaia et Martin ne gâche-t-il pas ses meilleures années avec un constructeur sur le déclin ? Et surtout, dans le cas où cette affirmation serait fausse, pourquoi tout le monde fait semblant de ne pas la prendre en considération, comme si c'était interdit de proférer de telles paroles ? N'avons-nous pas le droit de regretter que Quartararo se batte avec Raul Fernandez plutôt qu'avec Marc Marquez ?
Juste après avoir prolongé son contrat avec les bleus, j'avais réalisé un article plutôt controversé où je défendais ce point de vue. La piste Aprilia était possible, et même si le constructeur italien s'est un peu essoufflé sur la deuxième partie de l'année, je pense encore, en décembre 2024, que c'était une meilleure option que Yamaha.
Conclusion
Revenons un instant sur sa campagne. Du point de vue individuel, il a été plutôt bon, il a fait le job, n'a pas gâché des occasions et a su trouver de la vitesse au milieu de saison. Rien d'exceptionnel, ceci dit, pour le grand pilote qu'est Fabio Quartararo, qui signe l'un des moins bon exercices de sa carrière. Personnellement, je ne crois toujours pas au projet Yamaha, et donc, indirectement, au futur de Quartararo en MotoGP. Ceci signifie que l'un de nous se trompe ; je préférerais que ça soit moi car il me manque beaucoup.
Je suis curieux d'avoir votre point de vue sur mon article ainsi que sur la campagne 2024 de Fabio Quartararo, alors, dites-le moi en commentaires.
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J'en profite quand même pour vous souhaiter un joyeux réveillon de Noël, et surtout à ceux qui sont seuls par ces temps de fête.
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l'entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : Yamaha MotoGP
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