
Essai Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid : puissant mais sans malus CO2

Hier à 12:00 PM
544 chevaux et seulement 29 grammes de CO2 par km : voilà deux chiffres qui pourraient résumer les performances de ce Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid même si, vous vous en douter, il convient de les mettre en perspective. En tout cas, sur le papier, ils permettent de proposer aux amateurs un SUV surpuissant, sans qu’ils ne soient impactés par la nouvelle législation en vigueur (du moins, s’agissant du CO2). Mais ce Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid est-il aussi performant qu’il en a l’air ?
Essai Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid : une ligne proche d’un GLC Coupé
Avant de parler de ce GLE Coupé 53 Hybrid, plongeons-nous tout d’abord dans « l’histoire » de ce SUV coupé. Quand bien même le Mercedes GLE est arrivé sur nos routes à partir de 2015, il ne faut oublier qu’il succède au ML, qui s’est vendu à plus de deux millions d’exemplaires. Un bon score, pour le SUV allemand, qui avait permis à Mercedes de se faire connaître et de marquer les esprits.
Mais alors pourquoi avoir changé de nom ? Eh bien, tout simplement pour une question d’harmonisation de la gamme. Le GLE a ainsi vu le jour il y a dix ans, d’abord en carrosserie purement SUV puis en version GLE Coupé. Même si le premier garde les gênes assez robustes du Mercedes ML, le GLE Coupé, avec sa ligne de toit qui vient mourir sur le coffre, dispose d’une ligne de caisse un peu plus fluide et moins carrée.
Fin 2018 – début 2019 est venue la seconde génération, toujours proposée avec les deux types de carrosseries. Le dessin se montre plus rond et moins « mastoc » que précédemment. Sur la finition AMG de notre modèle d’essai, le look est on-ne-peut-plus agressif. Les fondamentaux sont respectés, notamment les phares effilés ou encore la calandre avant trapézoïdale.
De profil, l’allure sportive du Mercedes GLE Coupé est renforcée pour les énormes jantes forgées noires (22 pouces) et par la teinte de carrosserie Gris Alpin qui lui sied plutôt bien et lui confère un côté un peu bad boy. A l’arrière, afin de ne pas trop alourdir la ligne du SUV coupé, le dessin des feux se montre assez fin. Les quatre sorties d’échappement laissent deviner les prestations de l’engin. Tous ces détails, qu’on les apprécie ou non, permettent d’offrir un design plutôt cohérent à ce Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid.
Essai Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid : du luxe à l’intérieur
Lorsque l’on ouvre les portes de ce Mercedes GLE Coupé, on note tout de suite la présence des deux écrans de 12,3 pouces, alignés et bien intégrés dans la planche de bord. D’ailleurs, sur cette dernière, on remarque un dessin épuré, avec quelques boutons physiques seulement (notamment la climatisation, merci Mercedes). Cela permet de dégager de l’espace visuel.
Comme la plupart du temps chez Mercedes, la qualité de fabrication, l’assemblage des différentes pièces et les matériaux sont de très haute qualité, permettant d’avoir un intérieur assez chic mais pas clinquant. C’est à notre sens, au Nouvel Automobiliste, le bon compromis entre luxe et sportivité.
Côté ergonomie, rien à redire, entre la console centrale et la planche de bord. Tout est fluide et tout tombe sous la main, sans avoir à chercher tel ou tel menu. La réactivité du système multimédia MBUX est aussi à relever. Le seul petit désagrément pourrait venir du volant avec ses touches tactiles : on peut à la fois très vite toucher une fonction sans le vouloir et, par moment, se trouver face à une commande dont le temps de réaction est un peu lent. Là où certains constructeurs ont arrêté ces fonctions tactiles (comme Volkswagen), Mercedes continue encore, et c’est dommage à nos yeux.
Essai Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid : une bonne habitabilité, mais attention pour les grands
Avec son empattement de près de 3 mètres, la place ne manque pour les passagers avant et arrière. A l’avant, le conducteur et son passager peuvent facilement trouver la position idéale avec les sièges électriques (chauffants et « ventilants » d’ailleurs) et les nombreux réglages disponibles. Sièges qui se montrent, au demeurant, très confortables, avec un bon maintien du dos.
A l’arrière, c’est aussi le grand luxe avec un espace aux jambes très généreux et une largeur aux coudes permettant d’accueillir sans gène 3 adultes. Seul petit bémol pour les personnes de plus d’1m80, l’accès au niveau de la tête peut s’avérer un peu compliqué avec la chute du toit au niveau du pied C. D’ailleurs, même pour les passagers avant, il faut faire attention de ne pas se cogner la tête sur le montant de baie.
Côté coffre, pas d’inquiétude pour les voyages et les vacances. En configuration 5 places, celui-ci culmine à 655 litres, ce qui est largement suffisant mais au vu du gabarit du GLE Coupé, on ne s’attendait pas à moins. Et lorsque la banquette est rabattue, il s’établit à 1 790 litres. De quoi vous permettre de charger une armoire sans problème. Peut-être un léger désagrément, le seuil de coffre un peu haut et le décroché au niveau du seuil. Mais Mercedes a trouvé la solution puisqu’un bouton dans le coffre permet de descendre la hauteur de caisse pour vous permettre de charger plus facilement.
Essai Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid : un vrai moteur de course… mais aussi du 100% électrique possible
Avant de parler de cette version GLE 53 Hybrid, il faut se souvenir qu’il a existé au tout début de cette deuxième génération de GLE d’une version 53 AMG. Adoptant le fameux six cylindres M256 de 3 litres cylindrée, il produisait une puissance de 435 chevaux avec une hybridation légère. Mais comme il était lourdement taxé (dû au rejet de CO2), Mercedes est revenu avec une hybridation rechargeable.
Pour le coup, le moteur gagne quelques chevaux pour atteindre la bagatelle de 449 chevaux et, surtout, celui-ci s’allie à un moteur électrique de 100 kW (136 chevaux) qui vient se loger dans la boîte de vitesses à 9 rapports. Grâce à cet ensemble mécanique, la puissance cumulée est de 544 chevaux pour un couple maximal de 750 Nm. Et niveau batterie, quelle capacité alors ? Pour faire court, c’est 31,2 kWh, soit bien plus qu’une Dacia Spring (oui oui, vous lisez bien). Mais pas avec le même niveau d’autonomie, puisque le Mercedes GLE 53 Hybrid autorise « seulement » entre 80 et 87 km (dans la réalité nous avons effectué 75 km en réel, ce qui est déjà très bien pour un modèle hybride rechargeable).
Mais quel est l’intérêt d’avoir une aussi importante autonomie en 100% électrique ? Celui de pouvoir échapper à tout malus CO2 puisque disposant d’une autonomie supérieure à 50 km (par contre, le GLE Coupé 53 Hybrid n’échappe pas au malus au poids, avec ses 2 800 kg sur la balance).
En mode 100% électrique, le moteur électrique se montre suffisant et peu audible. Quand le six cylindres se réveille, par contre, c’est une autre affaire : il rugit partout dans l’habitacle (amplifié par les sorties d’échappement sport) et prodigue une vraie sensation de puissance. C’est plaisant à conduire (pour tout amateur de véhicule sportif) et jouissif au plus haut point, surtout quand le mode Sport+ est activé.
A noter que niveau consommation essence, ce Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid s’avère plutôt frugal. Enfin, pour un SUV de cette trempe, entendons-nous bien. Globalement, nous avons réussi à avoir une consommation mixte d’à peine 10 litres aux 100 km (batterie déchargée). C’est sur autoroute que nous avons atteint le maximum, avec un 11,2 litres aux 100 km. Ce qui reste plutôt bien pour un véhicule de plus de 500 chevaux, lourd de 2 800 kg.
Essai Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid : un comportement hors-pair mais un freinage perfectible
Alors qu’elle se montre plutôt douce et sans à-coups en mode Confort, la boîte automatique à 9 rapports s’avère un peu tortueuse dans ses passages de vitesses lorsque l’on est en mode Sport et Sport+. Ce qui n’a rien d’alarmant en soi pour un véhicule à hautes performances. C’est même plaisant, on se croirait en présence d’une boîte manuelle qui accroche juste ce qu’il faut.
Pour ce qui est des suspensions, celles-ci se montrent plutôt efficaces à basse vitesse pour gommer les nids-de-poule et autres aspérités de la route. Cependant, en mode Confort, on note un certaine tendance au ballottement dans les virages, surtout pour les passagers arrière. C’est sûrement dû à la suspension pneumatique à amortisseurs pilotés, qui accuse le poids du SUV allemand. Mais en mode Sport, elle se révèle plus ferme et offre un maintient de caisse aux petits oignons. Bien dommage que Mercedes n’ait pas pu installer la suspension e-Active Body Control qui gère l'amortissement roue par roue (problème de comptabilité sur la plate-forme vieillissante du GLE).
Autre point légèrement désagréable, c’est la direction qui s’est montrée un peu trop assistée à notre goût. Pratique pour les manœuvres, c’est un peu plus dommageable à hautes vitesses où on doit souvent rectifier (même avec le régulateur adaptatif). Et de même, niveau freinage, celui-ci a montré un certain mordant en attaque mais avec une pédale un brin spongieuse. Un peu embêtant pour un véhicule de ce gabarit.
Essai Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid : de nombreux concurrents
Si on regarde parmi ses adversaires allemands habituels, le Mercedes trouve sur son chemin : l’Audi Q8 60 TSFIe et le BMW X5 xDrive50 essayé ici. Pour le premier, la puissance est légèrement inférieure (490 chevaux) et les prestations dynamiques sont plus orientées vers le confort que la puissance. De plus, le prix est moins élevé (comptez 115 280 euros soit près de 20 000 euros de moins). De même pour le BMW qui ne profite « que » de 489 chevaux (105 150 euros en version de base). Dans les deux cas, l’autonomie en « tout électrique » reste proche du Mercedes puisque l’on oscille aux environs des 75km annoncés.
Tout en restant en Allemagne, le Mercedes a aussi un autre combattant dans l’arène : le Cayenne S E-Hybrid Coupé. Fort de 519 chevaux, il se montre assez comparable en termes de performances et d’autonomie, avec un comportement sportif comme le GLE. Cependant, il est un peu moins bien équipé de base (130 700 euros en prix d’attaque) et avec les options, les prix s’envolent.
Dernier concurrent mais côté Angleterre avec le Range Rover Sport P550e. Puissance similaire (550 chevaux), poids et gabarit très proches, le Range Rover bénéficie également d’une autonomie en 100% électrique comparable au Mercedes. Cependant, c’est sur le tarif que cela fait mal : 143 700 en finition de base. Soit près de 10 000 euros de plus
Essai Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid : de quoi être dans les règles
Véritable hold-up face aux autorités, ce Mercedes GLE Coupé 53 Hybrid persiste et signe avec style bad boy qui lui sied bien et des performances stratosphériques sans malus CO2. Certes, son comportement routier souffre de son poids « camionnesque » mais il reste dans le game tout de même face à ses concurrents.
Bien entendu, ce qui peut faire réfléchir, c’est son prix : 133 750 hors options mais gros intérêt, c’est qu’il est exempté de malus écologique… mais devra s’acquitter du malus au poids qui est (selon nos calculs) de 23 030 euros…
Photos : Christian CONDÉ