
"Musk doit partir" : un actionnaire demande du changement chez Tesla

Hier à 12:30 PM
Le cours de Tesla a perdu près de 40 % depuis janvier, alimentant les critiques des actionnaires. Ross Gerber, gestionnaire de fonds, réclame un nouveau PDG, pointant du doigt l’absence de Musk. Boycotts et controverses dans plusieurs pays ternissent l’image de la marque.
Tesla en perte de vitesse ?
Depuis le début de l’année, Tesla traverse une période sombre. Le titre de l’entreprise a enchaîné neuf semaines consécutives de baisse, enregistrant une perte de valeur proche de 40 %. Cette dégringolade boursière, inhabituelle pour un constructeur qui a longtemps dominé le marché des véhicules électriques, préoccupe les investisseurs. Parmi eux, Ross Gerber, à la tête de Gerber Kawasaki Wealth Management, une société gérant plus de cent millions de dollars, ne mâche pas ses mots. Avec plus de 260 000 actions Tesla en poche, il incarne un mécontentement grandissant. Sa demande est claire : Elon Musk doit quitter son poste de PDG.
Pour Gerber, le problème ne réside pas dans les compétences de Musk, mais dans son implication. "Il ne passe pas son temps chez Tesla", déplore-t-il dans une interview accordée à Sky News. Entre ses engagements au sein du gouvernement américain, ses prises de position médiatiques et la gestion de ses autres entreprises comme SpaceX ou X, Musk semble avoir relégué Tesla au second plan. Une situation jugée intenable alors que la concurrence dans le secteur automobile électrique s’intensifie. Des constructeurs comme BYD, et Tesla, autrefois pionnier incontesté, voit son avance se réduire. Pour beaucoup, la contre-performance de Tesla reflète une direction déconnectée des réalités opérationnelles. "Les affaires sont négligées depuis trop longtemps", assène Gerber, convaincu qu’un changement à la tête de l’entreprise est nécessaire pour redresser la barre.
Une gestion plus que contestée
Elon Musk n’en est pas à sa première polémique, mais les derniers événements ont amplifié les tensions. Un prétendu salut nazi, rapidement démenti lors de l’investiture de Donald Trump, a suscité l’indignation. À cela s’ajoute un message publié sur X, remettant en cause des faits historiques liés à l’Holocauste, avant d’être supprimé face au tollé. Ces dérapages, relayés massivement, ont ravivé les critiques sur son comportement. Pour les actionnaires comme Gerber, ces incidents ne sont pas anodins : ils nuisent directement à la réputation de Tesla et, par ricochet, à sa valeur. De plus, en prônant des réductions drastiques des dépenses publiques et en procédant à des licenciements massifs dans ses différentes structures, Musk a déclenché des vagues de protestations aux États-Unis. Ces décisions, perçues comme beaucoup trop brutales, ont alimenté une campagne de rejet contre Tesla. Les réseaux sociaux bruissent de commentaires hostiles, et certains consommateurs se détournent carrément de la marque.
"Soit il revient et se consacre pleinement à Tesla, soit il continue ses autres activités et laisse quelqu’un d’autre prendre les rênes", explique Gerber. Cette position, partagée par d’autres investisseurs, souligne un besoin urgent de recentrer l’entreprise sur ses fondamentaux : produire des voitures électriques performantes et regagner la confiance des marchés. Les usines Tesla, de Shanghai à Fremont, continuent de tourner à plein régime, mais les retards dans les livraisons et les critiques sur la qualité de certains modèles, comme le Cybertruck, alimentent les doutes. Les actionnaires observent, inquiets, une entreprise qui semble perdre son élan. Gerber, en s’exprimant publiquement, veut provoquer un électrochoc. "Il est temps que quelqu’un guide la compagnie", insiste-t-il, déterminé à faire entendre sa voix. Elon Musk doit-il délaisser Tesla ? La question est ouverte.