
WSBK Supersport Interview Valentin Debise après l'Australie : « on roule proche, surtout cette année, donc ce sont des choses qui arrivent » (2/3)

Aujourd'hui à 07:30 AM
Fin 2024, nous avions laissé le Français Valentin Debise, 4e du championnat du monde WorldSBK Supersport, dresser le bilan d’une année positive et dessiner les contours de la saison à venir, aussi après la première manche 2025 en Australie est-il temps de faire un premier point sur la nouvelle aventure de l’Albigeois au guidon d’une Ducati Panigale V2.
Pilote très expérimenté, VD53 n’a jamais eu la langue de bois, donc ses débriefings sont toujours très intéressants pour tous les pistards francophones, et celui-ci ne fait pas exception…
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Bon alors FP1, premier, OK, mais Superpole la même journée, tu n'arrives pas à refaire ton chrono (1’32.724 vs 1’32.364) et tu te qualifies 5e. Pourquoi ?
Valentin Debise : " Parce que pour la première fois depuis qu'on était en Australie, la température de la piste était très chaude. Et comme j’ai dit, les températures chaudes, on les a découvertes. On a essayé de bricoler à peu près pour que ça marche, mais on n’a pas fait les bons trucs, et la moto elle ne marchait pas quoi, elle était trop nerveuse. Et du coup je n’arrivais pas à rouler, tout simplement. "
Oui, enfin, 5e à 0,414 second de celui qui a dominé les essais, ce n'était pas la catastrophe non-plus, surtout au vu de tes objectifs cet hiver… Cette année, les forces semblent très équilibrées et on y reviendra plus tard, mais revenons à la première course. La température de piste était élevée ?
» Première course, pareil, température de piste encore plus chaude. J’ai changé un peu ma stratégie de réglage, mais sachant que tu pars sur une course, tu n’as jamais envie de faire quelque chose de drastique, sachant que ça marchait pas mal quand même. Enfin moi, je suis toujours plus conservateur que de faire des folies, et ça ne marchait pas. Ça marchait, mais après, en regardant la course, en regardant les chronos, ça ne marchait pas, mais bon, je finis à 4 secondes du premier.
Donc bon, c’est ça aussi qu’il faut prendre en compte, c’est que après, quand on voit le nombre d’erreurs que j’ai fait, le nombre de fois où j’ai manqué de tomber, un fois on ne me voit pas à la télé mais je suis par terre, je pensais que ma course était finie et en fait l'avant a raccroché et je ne suis pas tombé, mais il y a plein de fois où j’ai manqué de me tuer. Donc si on enlève ces erreurs-là, je finirais à une seconde, une seconde et demie du premier, donc au final ce n’est pas si nul que ça. Mais vu que c’est serré, ben le résultat en fait il est nul. "
Il n’est pas nul : 8e, tu as dit toi même que tu espérais être dans le top 10…
"Oui, mais une fois que tu fais le premier temps de la FP1, tu sais que ça fait un top 10, forcément, parce qu’à un moment donné tu ne vas pas aller en Australie pour être dans les 10. Mais là, du coup, il y avait quand même moyen d’être devant, mais au vu du manque de connaissance de la moto et tout, ben voilà ça n’a pas marché, quoi. "
D’accord. Bon, enfin quand même, une 8e place à 1/1000 du 7e, il y a pire. On arrive à la Course-2, où là, on a été quand même extrêmement déçu. Tu es dans le groupe de tête, je crois que tu es en 5e, à mi-course les autres plongent pour le changement de pneu, tu prends la tête pendant un tour, tu changes de pneu et tu ressors en tête. Quelle était la différence avec la veille ?
« Ben ce qui s’est passé, c’est que les températures étaient comme aux essais et comme à la FP1. Donc du coup, j’ai remis les réglages de la FP1 qui marchaient bien, au clic près, et tout de suite, ça a fonctionné. On voit qu’au début j’étais dans le groupe de tête, tout le monde était un peu énervé donc je temporisais, et un moment donné il y en a deux qui s’échappent, et moi le temps que je double Schroetter il y avait 5 ou 6 dixièmes d’écart. En un tour je remonte les 6/10 sur les mecs devant, donc j’avais la vitesse, j’étais à l’aise, et je pensais que j’avais peut-être moyen de m’échapper sur la 2e partie de course. Ou du moins essayer. Donc ouais, j’avais la bonne vitesse, j’étais content, et voilà. "
Et voilà, au bout de la ligne droite, la première fois je crois après le retour en piste, un certain missile nommé Jaume Masia arrive et te percute par l’arrière au freinage. Il te percute pourquoi : tu freines plus tôt ?
"Non, non, c’est qu’en fait il y avait du vent de face et on sait que quand il y a le vent de face avec nos petites motos, ça crée vite des gros écarts entre le mec qui a une aspi et le mec qui en a quatre. Lui, je crois qu’il arrivait, et il avait quatre, donc il a dû arriver 25 km/h plus vite que d’habitude et que moi qui était premier. Donc forcément tes points de freinage sont différents. Moi je freine au point normal et lui il a freiné comme moi, sauf qu’il arrive 25 bornes plus vite. Et en plus, quand tu es devant, quand tu freines tu as du vent, alors que quand tu es derrière quelqu’un et que tu freines, tu as moins de vent sur ton corps. Donc la moto elle ralentit encore moins, et du coup quand il a pris les freins, il n’a rien compris. Et sa réaction n’a pas été bonne parce qu’il aurait pu relever la moto et rouler sur le vibreur, mais du coup il a essayé quand même de rentrer, donc c’était un peu bête. Mais voilà, bon après je veux dire, les erreurs, ça arrive. Moi, l’année dernière je percute Mahias, même si je trouve que ce n’est pas ma faute. Après, là, lui il me percute : à un moment donné c’est la course moto. Il n’y a rien à dire à personne : on roule proche, surtout cette année, donc ce sont des choses qui arrivent."
Bilan, tu es envoyé au sol et tu te relèves avec une cheville cassée…
"Ouais, cheville cassée, une petite fracture. "
Comment ça va aujourd’hui ?
"Ça va, j’arrive à marcher et tout, même si les médecins ils ne veulent pas trop, mais j’arrive à bien marcher. Je n’ai pas pris un antidouleur, donc tout va bien. "
Donc tu penses que tu seras à Portimao en état de piloter ?
"Oui bah franchement, même demain si je dois piloter, je le fais. Après, le problème c’est qu’il faut passer l'examen du docteur. On verra bien. "
Tu repars d’Australie avec quel mental ? Tu vois plutôt le mauvais ou le bon côté des choses ?
"Bah après, voilà, il y a pas mal de trucs en interne dont je ne peux pas trop discuter, mais qui ne me plaisent pas. Mais dans tous les cas je suis quand même content et fier du travail que j’ai fait cet hiver, parce qu'une fois de plus si j'avais fait mon pilote standard à attendre dans mon canapé et à pas faire grand-chose, il ne serait rien passé et j’aurais été 15e. Du coup, à dépenser des millions d’euros cet hiver et à faire les tests moi-même et tout, j’ai réussi à arriver avec une moto qui pouvait jouer devant. Donc je suis content dans ce sens-là, et j’ai appris pas mal de trucs. Après, c’est frustrant dans le sens où je pense qu’il y a moyen de faire beaucoup mieux si on fait les choses un peu différemment. Voilà."
Alors ce qu’on a noté quand même, et en particulier dans la 2e course, c’est que toutes les motos étaient compétitives cette année. Même la nouvelle Yamaha qui n’a pas fait beaucoup d’essais. Toutes les motos semblent compétitives à peu près à égalité. On a vu qu’en Superbike, c’était une histoire de consommation à partir de cette année, ils limitent la consommation d’essence, le débit d’essence. En Supersport, comment ils jouent sur les différentes marques ?
A suivre demain…
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